Depuis le début de 2014, la RD Congo est entrée en processus électoral pour deux ans. L’Union européenne est un des grands partenaires de la RD Congo dans ce processus électoral. En juin, il est prévu à Kinshasa une mission d’évaluation dirigée par madame Marya Gabriel qui avait été la chef de la mission d’observation de l’Union européenne au processus électoral de 2011.
Compte tenu des sons plus que discordants provenant du pays sur l’actuel processus, nous avons estimé nécessaire de faire un point de ce processus électoral avec madame Marya Gabriel avant qu’elle ne s’envole pour Kinshasa.
Nous avons associé à l’entretien, monsieur Jean-François Bofwa, lobbyiste à l’Union européenne et cadre de l’UDPS, Union pour la démocratie et le progrès social.
Les points suivants ont été abordés :
- L’état des lieux du processus électoral 2014-2016
- La proposition de monsieur Malu Malu d’organiser des élections indirectes à certains niveaux,
- La tentation de modifier la constitution,
- Le fichier électoral
- La nécessité d’une éducation civique pour la population par rapport au processus.
Si monsieur Bofwa s’est montré sceptique tout au long de l’entretien compte tenu des expériences malheureuses, de 2006 et pire, celle de 2011, madame Mariya Gabriel a insisté sur deux choses :
- Sa mission est une mission d’évaluation, elle ne peut pas l’aborder avec des a priori. Elle devra rencontrer et écouter toutes les parties prenantes au processus.
- Ensuite elle est restée ferme sur les principes sous-jacents à une vraie démocratie : le respect des aspirations profondes du peuple, le respect de la constitution qui n’est pas faite pour « être révisée pour le pouvoir d’un seul homme ou d’un petit groupe de personnes », la transparence dans le fichier électoral, la nécessité de permettre à tout le monde de s’exprimer et enfin l’obligation pour la commission électorale de chercher la confiance de la population et dans le processus, et dans les institutions. Cette confiance est au plus bas. Si l’Union Européenne s’implique dans le processus électoral d’un pays, ce n’est pas pour venir avec des injonctions, mais pour apporter un appui et voir comment surmonter les obstacles.
- À l’issue de l’entretien, monsieur Bofwa a terminé en souhaitant l’avènement d’un processus réellement crédible pour que les citoyens y participent… Sans trop y croire.
Quant à madame Marya Gabriel, elle a souhaité « que la CENI double d’efforts pour avoir un maximum de transparence dans la manière dont elle organise ses travaux, qu’il y ait un dialogue et un effort de dialogue entre tous les partis politiques, et surtout veiller à ce que la confiance des citoyens dans le processus électoral revienne grâce à des faits et grâce à des pas concrets. »
Bruxelles, le 8 avril 2014
Cheik FITA