Jeudi 15 mai 2014 en soirée, à la maison culturelle flamande « Kuumba » du quartier Matonge de Bruxelles, l’asbl ACRDC, alliance citoyenne pour la RD Congo a tenu une conférence-débat sur le thème : Élections locales 2015 en RD Congo. Enjeux, dangers.
Orateurs : Daniel Otto président de l’asbl, Cheik FITA et Sabine Kakunga du CNCD-11.11.11.
Après l’introduction par Laurent Dekens, modérateur du jour, Daniel Otto a planché sur les enjeux des élections locales en général, et en RD Congo en particulier.
Ayant circonscrit le contexte mondial, européen et belge, il a conclu que Bruxelles, en tant que capitale de la Belgique et capitale de l’Europe était un endroit indiqué pour un lobbying en faveur des actions pour le développement de la RD Congo.
L’asbl ACRDC ayant parmi ses objectifs le développement de projets en faveur de la population congolaise, l’organisation prochaine des élections locales en RD Congo parraissait être une occasion pour un déclic afin de booster le développement: plus de 90% des problèmes du citoyen tant ici en Belgique qu’en RD Congo étant résolus par les entités locales.
Si la Belgique était resté 541 jours sans gouvernement, c’est grâce aux entités locales que sont les communes, le pays a continué à fonctionner. En RD Congo par contre, c’est depuis plus d’un quart de siècle qu’il n’y a que des bourgmestres nommés. C'est un problème.
En prévision des prochaines élections locales, il était nécessaire d’appuyer la population par des modules d’éducation civique, pour une réappropriation du processus électoral.
Cheik FITA le deuxième orateur a parlé des dangers qui guettent ces élections locales :
- L’ignorance de la population face aux enjeux,
- L’absence d’une éducation civique appropriée,
- Le faible niveau des micro-organisations,
- L’inaccessibilité aux médias officiels pour certaines catégories de personnes,
- La misère de la population qui est obligée de vivre au jour le jour,
- La tendance de la mouvance présidentielle à ne penser qu'à conserver le pouvoir par tous les moyens,
- L’absence de signaux convaincants de la part de monsieur « Joseph Kabila » d’abandonner le pouvoir.
Madame Sabine Kakunga enfin a rendu compte de ses multiples missions en RD Congo tant avant, durant et après les élections de 2011, les connexions de la CNCD avec la société civile en RD Congo et plus particulièrement avec L’AETA (agir pour des élections transparentes et apaisées, plate-forme) en ce qui des élections.
Elle a loué le travail que la société civile fait à la base. Mais elle a ajouté qu’il était impérieux que la diaspora s’organise d’avantage, entre en contact avec la population via ses différentes structures de la société civile, recueille les problèmes rencontrés par la population à la base et fasse un vrai lobbying à partir d’ici pour les populations, et ce, en matière d’éducation civique pour les élections. Et d’ajouter en illustration : « Certes en 2011 la population était mobilisée pour voter, mais quelles dispositions y avait-il pour contrer un hold-up électoral ? »
Durant les échanges, quelques divergences ont apparu selon les priorités par rapport au calendrier des échéances électorales par exemple.
Mais pour les orateurs, il est impérieux que dès maintenant, se mette en place progressivement une interface entre la diaspora et la société civile en RD Congo. Il est également impérieux que des jumelages se fassent entre communes d’occident et communes de la RD Congo, à l'initiative des Congolais, il est tout aussi impérieux que des amis du Congo soient approchés pour cela. Si la Belgique officielle adopte parfois des positions qui énervent dans les problèmes du Congo, les citoyens belges pris individuellement ne partagent pas nécessairement ces positions officielles.
L’ACRDC souhaite que son exemple de collaboration entre citoyens belges et citoyens congolais pour des actions au profit de la population congolaise fasse des émules.
Comme mot de la fin madame Sabine Kakunga dira ceci :
Nous qui vivons ici, devons :
- Commencer par nous informer de ce qui se fait en RD Congo, ce que vivent réellement les populations, les combats qu’ils mènent au quotidien,
- Renforcer ce qui se fait là bas, avoir des relais politiques tant ici que là-bas,
- Demander des comptes et pour cela, nous devons commencer par nous organiser ici.
Bruxelles, le 16 mai 2014
Cheik FITA
NOTA BENE. Vidéo en cours de montage