La CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante a publié le jeudi 12 février 2015 le calendrier électoral global pour la RD Congo qui se présente comme suit :
25 octobre 2015 : les élections provinciales, municipales, urbaines et locales, députés provinciaux, conseillers communaux, et des secteurs/chefferies : ouverture des bureaux de vote et de dpouillement, vote et dépouillement pour les communales et les locales
17 janvier 2016 : élection des sénateurs.
20 janvier 2016 : vote des conseillers urbains, des bourgmestres et des chefs de secteur
31 janvier 2016 : élection des gouverneurs et vice-gouverneurs.
7 mars 2016 : élection des maires et maires adjoints
20 septembre 2016 : convocation du scrutin pour l’élection présidentielle
27 novembre 2016 : élections présidentielle et législatives ; ouverture des bureaux de vote et dépouillement, déroulement du dépouillement.
7 décembre 2016 : annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle
17 décembre 2016 : proclamation des résultats définitifs.
20 décembre 2016 : prestation de serment du nouveau Président de la République.
27 janvier 2017 : annonce des résultats provisoires pour les législatives
Par la même occasion, la CENI annonce que le cycle électoral coûtera 1 145 408 680 dollars américains.
En analysant ce calendrier, on constate deux choses :
- En date du 26 mai 2014, la CENI avait déjà publié un autre calendrier électoral. (voir article en cliquant sur le lien suivant : http://www.cheikfitanews.net/2015/01/calendrier-electoral-en-rd-congo-14-juin-2015-locales-29-aout-urbaines-18-septembre-2016-la-presidentielle.html). Apparemment, ce nouveau calendrier vient corriger celui de l’année passée. Acte gratuit ?
- Pour la présidentielle, la constitution dit ceci en son article 73: « Le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Commission électorale nationale indépendante, quatre-vingt dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice ». La CENI convoque la présidentielle le 20 septembre 2016, soit trois mois avant la fin du mandat du Président sortant. En même temps, la CENI organise la présidentielle deux mois plus tard soit le 27 novembre 2016. Jonglage ? Souci de se conformer à la présidentielle de 2011 ? Volonté délibérée de narguer ceux qui s’en tiennent au délai constitutionnel ou arrogance pour prouver qu’il est possible de ne pas se conformer à la constitution sans qu’il n’y ait « hécatombe » ? Tentative de ne pas respecter sciemment la constitution afin de créer un précédent pour justifier des coups fourrés futurs? Dans tous les cas, il n’est pas exclu qu’il y ait des réactions dans la population qui voudrait que désormais nul ne soit au dessus de la constitution. Et si par malheur il y avait de la casse ou de morts, le responsable intellectuel ne serait-il pas le concepteur de ce calendrier, un brin provocateur ? De la même façon que le responsable intellectuel des casses et morts des manifestations du 19 au 21 janvier est connu : celui qui avait conçu le projet de loi électoral chahuté.
Ce calendrier constitue une avancée majeure vers la démocratisation et l'alternance au pouvoir.
Fixer la présidentielle pour le 27 novembre 2016 au lieu du 19 septembre ne se réfère à aucun article de la constitution. La CENI le sait. Volonté de Malu Malu d’énerver la constitution ?
Bruxelles, le 12 février 2015
Cheik FITA