Deux députés du Katanga ont pris l’initiative de rédiger un projet de loi pour un éventuel referendum constitutionnel. Le pot-au-rose a été découvert quand une lettre s’y référant et signée par monsieur Matata Ponyo, Premier Ministre, a été balancée sur Internet par des esprits bienveillants.
Les deux députés sont monsieur Ilunga Monga Simplice, élu de Likasi, issu d’un petit parti dénommé ACO, et monsieur Kasongo Mwadiavita issu du parti PPPD.
L’ACO a 3 autres députés au parlement:
Mansua Mutien Jeancy, élu à Kinshasa-Tshangu
Kabwika Mastaki Kuliva Prosper, élu de Lubudi au Katanga,
Et Yava Samuhonga Alexis, élu à Sandoa au Katanga.
Le parti PPPD, de monsieur Kasongo Mwadiavita, est un clone du PPRD, créé dans le cadre des élections chahutées de novembre 2011, qui a obtenu 29 élus, sans aucune publicité.
En lisant la lettre de sieur Matata Ponyo, on y perçoit une véritable connivence entre les initiateurs de la lettre et les destinataires repris en copie. Tenez. Ils écrivent un 21 septembre, monsieur Matata leur répond le 22, et il attend la suite le 1er octobre, à croire qu’il n’y a que cela comme dossier urgent dans la république. Quand on imagine le temps qui s’écoule dans l’administration congolaise entre le jour où un courrier atterrit dans une administration et le jour où un simple accusé de réception pourrait éventuellement être expédié, là lle courrier a pratiquement pris le TGV !
Autre élément, l’initiative de nos deux députés est si maladroite que les concepteurs n’ont même pas pris le temps de lire la constitution en ce qui est du référendum (procédure, personnes habilitées à prendre l’initiative).
Une évidence s’impose donc, comme en janvier 2015, le clan Kabila voudrait tenter un forcing : une révision constitutionnelle pour que leur « autorité morale » reste au pouvoir.
Est-ce si simple ?
Bien au contraire, cette affaire pourrait bientôt déclencher une descente du peuple dans la rue afin de secouer le cocotier.
Les deux initiateurs du projet ont peut-être cru avoir été utiles au clan, mais ils risquent d’entrer dans la poubelle de l’histoire comme deux illuminés, en mal de profits et de positionnement.
Bruxelles, le 28 septembre 2015
Cheik FITA