Il y a quatre ans, à Kinshasa, la campagne électorale congolaise de 2011 se terminait dans le sang. Des sympathisants de l’UDPS avaient été fauchés par les balles du régime. En même temps, le principal challenger du Président sortant était bloqué à l’aéroport de Ndjili afin qu’il ne tienne pas son dernier meeting de campagne.
Nous reprenons pour vous ci-dessous, nos deux articles publiés à l'époque, ainsi que la vidéo de l’interview que monsieur Bona, un des proches de monsieur Tshisekedi nous avait accordée au moment où ils étaient bloqués par les militaires.
Bruxelles, le 26 novembre 2015
Cheik FITA
TSHISEKEDI BLOQUE A L’AEROPORT DE NDJILI PAR DES MILITAIRES
Fin de campagne agitée pour l'opposition congolaise à Kinshasa.
Ce samedi 26 novembre 2011 en fin de journée, monsieur Étienne Tshisekedi, leader de l’opposition et candidat à la présidentielle congolaise du 28 novembre s’est retrouvé bloqué à l’aéroport de Ndjili. Il y était encore au moment où nous écrivions ces lignes (17h30, heure de Bruxelles.)
L’avion de monsieur Tshisekedi qui revenait du Bas-Congo a été obligé d’atterrir à l’aéroport de Ndolo, et non à celui de Ndjili comme cela était prévu dans le programme du parti.
Afin d’honorer les militants de son parti qui l’attendaient à l’aéroport de Ndjili, monsieur tshisekedi et sa délégation s’y rendront donc en voiture.
Et là, ils se retrouveront bloqués par un déploiement impressionnant de militaires. « Rwandais » selon monsieur Bona, proche du leader de l’opposition, et que nous avons pu joindre au téléphone.
Des milliers de militants de l’opposition sont ainsi toujours à l’aéroport de Ndjili, attendant que leur leader prenne le chemin de la ville.
Ci dessous la conversation téléphonique avec Mr Bona.
Cheik FITA
Bruxelles, le 26 novembre 2011
TIRS A BALLES REELLES ET MORT D’HOMME A KINSHASA
Ce samedi 26 novembre 2011, jour de fin de campagne électorale en RD Congo, au moins quatre personnes ont été tuées au pont Matete à Kinshasa.
Selon un avocat congolais de Belgique qui est à Kinshasa témoin oculaire et que nous avons eu au téléphone, la police a fait preuve d’une brutalité aveugle.
Quatre personnes dont une petite fille se sont écroulées devant lui, atteintes par des balles.
Le détachement incriminé de la police était dirigé par un certain commandant Elvis de Tshangu.
Dans cet imbroglio sont cités en vrac, les militants du Palu, parti qui soutient monsieur Kabila, les militaires appelés Bana Mura, face aux militants du parti d’opposition UDPS à qui on empêchait d’aller à l’aéroport afin d’accueillir monsieur Étienne Tshisekedi qui devait atterrir, en provenance de Boma, ville du Bas-Congo
Monsieur Kabila qui revenait aussi de l’intérieur du pays est arrivé vers treize heures trente, heure de Kinshasa. Son cortège ne pouvant traverser la marée humaine de l’opposition a été contraint de prendre la direction inverse, vers la ferme présidentielle de Kingakati.
C’est par un hélicoptère bleu, qu’il traversera la ville.
Selon une autre source, le cortège de monsieur Kabila était accueilli par la fameuse chanson « zongisa ye na Rwanda ». Ce qui aurait provoqué le courroux de la soldatesque présidentielle.
Le représentant du Palu au Benelux que nous avons contacté a promis de recueillir plus d’informations de sa hiérarchie à Kinshasa, quant à l‘implication de son parti dans ces incidents.
Les autorités de Kinshasa ont par la suite interdit toutes les manifestations politiques programmées ce jour.
Cheik FITA
Bruxelles, le 26 novembre 2011.
Lien : http://www.cheikfitanews.net/article-tirs-a-balles-reelles-et-mort-d-homme-a-kinshasa-90017641.html