Dans le cadre de son émission « Le compte à rebours », l’Info en Ligne des Congolais de Belgique » a reçu monsieur Jean-François Bofwa, lobbyiste auprès des Institutions européennes. Au menu, l’analyse du discours du Président Joseph Kabila de la RD Congo, prononcé le 28 novembre 2015.
Selon la constitution congolaise, monsieur Joseph Kabila ne peut plus se représenter à la présidence, au terme de son deuxième et dernier mandat.
Quelle est la position du concerné ?
Son dernier message à la Nation trahit-il ses intentions ?
Monsieur Bofwa a relevé dans le discours présidentiel des points qu’il a qualifié de véritables divagations. Car, entre les lignes, on peut constater que la volonté de monsieur Kabila est de changer de mode de suffrage, passer du scrutin direct au suffrage indirect, sous-entendu… Pour qu’il reste au pouvoir !
Selon monsieur Bofwa, convoquer un dialogue « inclusif » est un moyen pour monsieur Kabila, d’arriver à ses fins. Mais il a perdu de vue qu’aucun dialogue ne peut être au dessus de la constitution.
En fait, la constitution ne pose pas problème. C’est monsieur Kabila qui cherche des subterfuges pour se cramponner au pouvoir. Et le dialogue semble être cette bouée de sauvetage.
Dans son discours, monsieur Kabila a également affirmé que la RD Congo manque d’argent pour organiser les élections. Monsieur Bafwa est étonné par cette affirmation quand on pense que monsieur Kabila est au pouvoir depuis 2001. Comment ne pouvait-il pas penser que le gouvernement a le devoir de budgétiser chaque année des fonds pour le processus électoral ?
Quant au souhait de monsieur Kabila pour la non-implication financière de la communauté internationale dans le processus électoral congolais, monsieur Bofwa a rappelé qu’en 2006, la communauté internationale avait mobilisé près d’un demi-milliard d’euros pour les élections congolaises. Le premier mandat électif de monsieur Kabila était issu des élections financées par la communauté internationale !
Monsieur Kabila changera-t-il d’avis ?
En cas d’entêtement de monsieur Kabila, monsieur Bafwa suggère l’émergence d’un véritable front du refus pour contrer les dérives dictatoriales du Président sortant.
Ce front de refus devrait aller de paire avec un sursaut d’orgueil de la part du peuple congolais tout entier pour se prendre en charge. Il espère enfin que monsieur Kabila comprendra qu’il n’a qu’une seule voie : fin 2016, remettre le pouvoir au nouveau Président élu.
Bruxelles, le 2 décembre 2015
Cheik FITA