Si la RD Congo n'organise pas les élections législatives et la présidentielle fin novembre 2016, après le 20 décembre 2016, Le pays se retrouvera sans un seul animateur légitime d'institution, de la base au sommet.
La pire catastrophe politique du pays depuis son accession à l'indépendance.
Quelle est la situation actuelle ?
- Le mandat de cinq ans de l’actuel Président expire le 19 décembre 2016 à minuit. Sans élection présidentielle, le pays se retrouvera sans Président ayant le mandat du peuple, capable de parler en son nom ou de l'engager.
- Le parlement actuel issu des élections de novembre 2016 démarre sa dernière session ordinaire le 15 septembre prochain, session qui se terminera le 15 décembre 2016, date qui marquera la fin de la législature. Et après, plus aucun député n'aura le mandat du peuple, et donc plus de parlement devant lequel le gouvernement serait redevable.
- Le sénat issu des élections de 2007 a déjà épuisé sa législature depuis 2012. Il est même en train de terminer une deuxième législature non issu des urnes !
- Les députés provinciaux élus en 2011 et qui avaient commencé leur législature en 2012 sont dans la même situation que les sénateurs : sans mandat du peuple.
- Idem des gouverneurs des anciennes provinces qui avaient été élus en 2007 par ces députés provinciaux.
- Les gouverneurs des nouvelles provinces, élus cette année l'ont été par ces mêmes députés provinciaux dont le mandat avait expiré en 2012.
Quant aux bourgmestres, maires et autres chefs de secteurs, il n'y a pas pire illégitimes. Depuis le départ de Mobutu et même bien avant, aucun d'eux n'est issu d'un processus électoral.
Ne pas organiser les élections cette année revient à plonger le pays dans une situation d'illégitimité totale.
Et dans cette situation-là, aucun citoyen ne serait obligé d'obéir à qui que ce soit. Pire, à partir du 20 décembre 2016, même les policiers et les militaires pourraient ne plus obéir aux dirigeants sortants : Ex-Président de la République, ex-ministres… Voie ouverte à d'éventuelles mutineries.
Un chaos en perspective.
À cause de la mauvaise foi de quelques individus mûs par la poursuite d'intérêts égoïstes, la vie de 70.000.000 de personnes pourrait être menacée, faute d'un état digne de ce nom. Triste fin de règne.
Ci-dessous, un tableau montrant l'illégitimité des uns et des autres.
Bruxelles, le 28 août 2016
Cheik FITA