«Qui se ressemblent s'assemblent» dit un proverbe français.
Mardi 23 août 2016, la RTNC, la chaîne nationale congolaise de télévision ainsi que plusieurs médias étrangers ont diffusé les images de «l'ouverture» des travaux préparatoires de ce que l'on aimerait bien appeler «dialogue», sous la présidence du togolais Edem Kodjo, facilitateur.
Dialogue signifiant échanges entre deux camps au risque que cela ne devienne monologue, la logique voudrait qu'il y ait d'un côté les gens du régime et de l'autre, l'opposition dont le « Regroupement » des forces politiques et sociales constitue l'ossature.
Il n'en a pas été ainsi.
Qui ont répondu à l'appel du diplomate togolais ?
- D'un côté, les membres de la minorité au pouvoir bien sûr,
- De l'autre, des politiciens qui se sont dits opposants à une certaine période de leurs parcours.
Sont-ils pour autant devenus kabilistes ?
Pour trancher, il sied de définir le mot kabiliste.
Essayons.
Le mot kabiliste doit son existence au mot mobutiste. Les mobutistes étaient les adeptes du mobutisme. Et le mobutisme était l'idéologie de Mobutu qui se définissait comme « La pensée et les actions du Guide » (Le Guide à l'époque, c'était Mobutu).
Le kabilisme est-il une idéologie ?
Il n'y a nulle part en RD Congo des traces d'une idéologie appelée « Kabilisme ». Par contre, il y a des Kabilistes.
Qu'ont-ils en commun, les kabilistes ?
Aujourd'hui, au vu des pratiques politiciennes en RD Congo, les kabilistes peuvent se définir ainsi : « Les gens qui soutiennent J. Kabila et dont le soutien est rétribué par le système politique de Kabila, l'argent provenant de la caisse de l'état, du contribuable. Cela, parce que Kabila est au pouvoir. »
Autrement dit, le jour où Kabila tombe, cette source de revenu va tarir.
Question : Tous ceux qui ont répondu à l'appel du togolais Kodjo (y compris Kodjo lui-même) ont-ils perçu ou perçoivent-ils de l'argent en provenance de la caisse de l'état, caisse dont l'ordonnanceur principal est J. Kabila ?
Au niveau de la pure réflexion, nous sommes tentés de répondre par l'affirmative.
L'état suivante, c'est celle de corroborer cette affirmation par des faits.
Les indiscrétions, les dénonciations, les témoignages vont bientôt fuser. Certains pourraient être disculpés, d'autres seront confondus.
Mais en pensant au proverbe français qui dit : « Qui se ressemblent s'assemblent », il serait étonnant que des messieurs et dames apparemment respectables se soient déplacés pour une idéologie qui n'existe pas.
Leurs dénominateur commun pourrait bien être l’appât du fric provenant de la caisse de l'état.
Qui a touché combien ? Quand ? Pour quelle besogne?
Ceux qui considèrent avoir les mains propres doivent rapidement fixer l'opinion. Pour ceux qui choisiront de se taire, le proverbe français suivant pourrait être appliqué : « Qui ne dit mot consent. »
Bruxelles, le 24 août 2016
Cheik FITA