La présidence de la République congolaise a publié le mercredi 21 septembre 2016 un communiqué ayant trait à la marche du 19 septembre, jour où la CENI aurait dû convoquer le corps électoral pour la présidentielle de novembre 2016.
Le lecteur attentif ne pouvait que remarquer certaines petites phrases pleines de sous-entendus :
« Alors que la situation était restée calme dans vingt-cinq provinces...
« Une partie de l'opposition politique appelée "rassemblement"...
« Manifestation a été détournée par ses organisateurs vers ... un autre objectif: violence aveugle, émeutes sanglantes...
« Pillage de 91 et 93...
« Recours à l'insurrection...
« Actes d'intolérance...
« Ambitions politiques. »
Ce décryptage des événements est-il conforme aux faits ?
Pourra-t-il être profitable au camp présidentiel ?
S'il est déplorable et condamnable qu'il y ait des morts lors d'une manifestation du peuple, il est tout aussi important pour les dirigeants de se poser les vrais problèmes, au lendemain de ces deux jours d'affrontements.
Que veut le peuple congolais ?
Le peuple congolais veut :
- La convocation du corps électoral,
- L'élection présidentielle dans les délais constitutionnels,
- Que la constitution soit respectée,
- L'alternance au pouvoir,
- Le départ de monsieur Joseph Kabila de la tête du pays après le 19 décembre 2016.
Pour le peuple congolais ces points-là ne sont pas négociables.
Voilà le message sans équivoque que les manifestants du 19 septembre ont adressé aux dirigeants actuels, malgré certains dérapages.
Le temps est désormais contre le clan Kabila. À moins de 90 jours de la fin du deuxième et dernier mandat du Président Joseph Kabila, les dirigeants actuels n'ont aucun intérêt à engager un bras de fer avec le peuple.
Depuis 2013, aux lendemains des concertations nationales, le régime n'a jamais gagné un bras de fer face aux aspirations profondes du peuple congolais. Et rien ne présage une inversion de la tendance.
Pour le clan Kabila, l'heure est venue de négocier non plus un partage éventuel du pouvoir avec l'opposition, mais les modalités de quitter la direction de l'état.
Bruxelles, le 22 septembre 2016
Cheik FITA
Ci-dessous le communiqué de la présidence