À 66 jours de la fin du deuxième et dernier mandat de leur mentor, le clan Kabila continue toujours à émettre des signaux dans le sens de se cramponner au pouvoir au delà du 19 décembre 2016 à minuit.
Sa dernière trouvaille : un éventuel accord politique à l'issue du dialogue versus Kabila-Kodjo avec une certaine « opposition ».
Opposition ? En réalité une clique d'aventuriers sans réelle assise populaire, des affamés et corruptibles à souhait.
Cet éventuel accord qui apparaît comme un projet de putsch, sera-t-il suffisamment bien ficelé pour contenir la colère qui est à son paroxysme dans la population, à travers tout le pays ?
Le clan pourra-t-il rendre cet accord opposable à tous ?
Le clan Kabila a-t-il déjà évalué à sa juste mesure ce que représentent les tonnes de frustrations ruminées par les 70 millions de Congolais ?
- A tolérer la présence de Joseph Kabila à la tête du pays,
- A laisser l'apprenti jongleur Corneille Nangaa de la CENI continuer son cirque de prolongations indéfinies de délais pour l'organisation de la présidentielle ?
Le clan réussira-t-il à maintenir sa cohésion interne au-delà du 19 décembre 2016 ?
N'y aura-t-il pas dans le camp des peureux subitement lucides pour fuir le bateau avant le naufrage ?
Alors qu'en temps normal il y a un grand dysfonctionnement de l'état, en cas de forcing politico-militaire au-delà du 19 décembre 2016 à minuit, le clan pourra-t-il maintenir intact le fonctionnement des différents rouages de l'état dont les petites mains sont finalement aussi des Congolais déçus par l'échec cuisant de la gestion kabiliste du pays ?
Le clan réussira-t-il à anticiper à travers tout le pays les éventuelles manifestations spontanées anti-pouvoir et leurs effets collatéraux ?
En cas de dérives, le clan réussira-t-il à éviter des bavures susceptibles d'entraîner des débordements ?
Le clan est-il sûr de résister à un éventuel soulèvement populaire organisé ou non, susceptible de balayer tout le système ?
Enfin le clan est-il conscient que sa voie actuelle est le germe d'un choc frontal imminent avec le peuple ?
En cas de choc frontal, le clan espère-t-il sortir vainqueur face au peuple congolais? Si oui, à quel prix ?
Bruxelles, le 14 octobre 2016
Cheik FITA