Selon les dépêches publiées par plusieurs médias dont Radio Okapi et RFI, lors d'une « plénière à huis clos » du pseudo-dialogue national congolais, le 1er octobre 2016, les participants ont décidé de l’organisation de l'élection présidentielle en 2018. Cette décision va-t-elle dans le sens du respect de la constitution ainsi que dans celui des aspirations profondes du peuple congolais ?
Ou plutôt, cela est un des éléments qui pourraient déclencher très bientôt une colère populaire susceptible d'amener une répression sanglante ?
Voici d'abord quelques phrases incendiaires qu'on pouvait lire à ce propos:
- Sur le site de Radio Okapi :
« Cette date n’a pas été annoncée explicitement. Mais, l’ensemble de ces opérations devra durer 504 jours, selon l’orateur, à dater du 31 juillet 2017. Ce qui amène à décembre 2018. »
- Sur le site de RFI :
« Le calcul de la CENI s’est basée sur une opération électorale couplant l’élection présidentielle avec les législatives nationales et provinciales le même jour, tel qu’adopté dernièrement par les parties prenantes au dialogue ».
- Et la déclaration de Vital Kamerhe, un des rares opposants siégeant au dialogue :
« Nous nous parlons du 30 septembre 2017, la Céni de novembre 2017… Je crois que pour un mois et demi, on ne va pas enterrer le Congo. Nous allons nous entendre parce que nous voulons une période la plus courte possible mais techniquement réaliste et réalisable. »
La constitution de la RD Congo est claire : le 19 décembre 2016 à minuit, le mandat de l'actuel Président de la République prend fin, l'élection de son successeur devant impérativement avoir eu lieu avant. Et toute décision contraire à cela viole la constitution.
Une majorité écrasante de la population est opposée à toute idée d'avoir à la tête du pays monsieur Joseph Kabila même pour une seconde, au-delà du 19 décembre 2016. Et des millions de Congolais tant au pays qu'à l'étranger préfèrent mourir sous les balles du pouvoir que s'imaginer une quelconque prolongation du régime en place.
Et la CENI, et le pouvoir actuel doivent se débrouiller pour que le 20 décembre 2016, Joseph Kabila ne soit plus là. Sinon c'est la révolte, et le pays deviendra ingérable.
Les signes de ce soulèvement populaire sont perceptibles.
Corneille Nangaa Président de la CENI, Vital Kamerhe ainsi que tous ceux qui s'inscrivent dans cette logique doivent prier pour que les décisions prises le samedi 1er octobre 2016 restent sans lendemain car, s'il arrivait qu'il y ait des manifestations suite à ces propos et que s'en suivent répression et tueries, ils devraient en répondre devant la justice.
Il y a eu 19-21 janvier 2015 avec son lot de tueries, il y a eu 19-20 septembre 2016 avec également son lot de tueries, il risque d'y avoir 19-20 décembre 2016 ou peut-être avant ... Des manifestations que le pouvoir finissant réprimera dans le sang. Et l'ampleur de la répression serait telle que la Cour Pénale Internationale poursuivrait les auteurs intellectuels de ces massacres : ceux-là même qui se sont exprimés le 1er octobre 2016 pour la violation de la constitution, dans une séance du pseudo-dialogue piloté par le togolais Edem Kodjo.
Bruxelles, le 2 octobre 2016
Cheik FITA