L'opinion a appris le mardi 18 avril 2017 qu'un certain Jean-Claude Kazembe avait été déchu de son poste de gouverneur du Haut-Katanga, suite à un vote de défiance de l'assemblée provinciale.
À première vue, dans l'environnement d'impunité générale de la RD Congo, on peut se réjouir que les députés provinciaux réussissent à déchoir le chef de l'exécutif provincial.
Et à voir ce qui lui est reproché, le gars était tout, sauf un honnête gestionnaire.
Mais le problème, c'est que ceux-là même qui chassent le gouverneur ont perdu leur légitimité depuis 2012. Pire, à l'époque de leur élection, ils avaient été élus comme députés de la grande province du Katanga et non du Haut-Katanga.
Ainsi ces députés provinciaux, comme tous les députés provinciaux des 26 nouvelles provinces de la RD Congo siègent sans mandat.
En temps normal, cet acte aurait été salué.
Hélas, actuellement, à cause de l'incurie de ceux qui se cramponnent aujourd'hui à la tête du pays, la RD Congo a été plongée dans une situation anormale et humiliante, qu'il faudrait rappeler à toutes les occasions :
Depuis février 2017, la RD Congo n'a plus un seul animateur d'institution ayant la légitimité des urnes :
- Ni le Président de la République,
- Ni les sénateurs,
- Ni les députés nationaux,
- Ni le gouvernement,
- Ni les députés provinciaux,
- Ni les gouverneurs de province et leurs ministres
- Ni les maires,
- Ni les bourgmestres.
Ainsi cette information concernant la chute de Jean-Claude Kazembe devrait tout au plus être publiée dans la rubrique « chiens écrasés »,
Faire semblant, c'est trahir la nation congolaise.
Bruxelles, le 19 avril 2017
Cheik FITA