Dans un article publié le mercredi 31 mai 2017 sous la plume de Tshieke Bukasa, et intitulé : «Enrôlement : le calvaire des Kinois continue ! » le quotidien kinois « Le Phare » décrit ce que vivent les Kinois lors de l'enrôlement.
Dimanche 28 mai 2017, la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante a démarré avec pompe l'enrôlement de la population de Kinshasa.
La suite de l'opération "enrôlement" est-elle conforme au flonflon du début?
Comment cet enrôlement se déroule-t-il ?
Combien de temps d'attente faut-il ?
Combien de personnes se présentent-elles au bureau d'enrôlement ?
Combien de personnes sont enrôlées par jour ?
Les électeurs sont-ils satisfaits ?
La CENI fait-elle preuve de professionnalisme ?
Le rythme actuel permettrait-il à la CENI de tenir ses engagements ?
L'article du journal « Le Phare » donne quelques éclairages.
Bruxelles, le 31 mai 2017
Cheik FITA
Enrôlement: le calvaire des Kinois continue!
Trois jours après le lancement de l’opération d’enregistrement des
électeurs dans la capitale, Kinshasa, les populations de 4 communes concernées (Barumbu, Gombe, Lingwala et Kinshasa) sont toujours dans le désarroi.
Hier mardi 30 mai 2017, les candidats à l’enrôlement des centres de
l’ISTA et du collège St Charles Lwanga à Barumbu ont déploré le calvaire qu’il faut surmonter pour avoir ce simple document. « Des parents et responsables jettent l’éponge chez eux. Le bureau ouvre en retard, il n’y a qu’une machine pour tout ce monde que vous voyez. Je suis là depuis dimanche, jusque ce mardi midi, je n’arrive toujours pas à avoir ma carte… », s’est plaint Gill Christ Kaleka B., jeune étudiant trouvé sur le site de l’Institut supérieur des techniques appliquées(ISTA).
Quant à J.C. V., dépité d’attendre depuis plusieurs heures, il a tout
simplement conclu que cette nonchalance des agents de la Commission électorale nationale indépendante(CENI) est une stratégie pour décourager les électeurs de Kinshasa. « Je suis déçu du spectacle vécu à la CENI. Je ne rentre plus là-bas ! De 06h35 à 18h30, juste pour avoir un jeton que des particuliers revendaient jusqu’à 5.000Fc ! Le même jeton a servi 5 à 10 fois. Officiellement, le bureau a enrôlé 50 personnes, mais officieusement, plus de 100 personnes pour la seule journée d’aujourd’hui… », a-t-il témoigné, avant de renseigner que ça ne vaut plus rien d’être détenteur d’un jeton d’ordre d’arrivée.
Fonctionnaire de l’État, papa Ngombo, après avoir longuement attendu au collège St Charles Lwanga, continue à se demander où se trouve l’expérience cumulée de la CENI? « Franchement, ce pays n’a pas de chance… », a-t-il conclu, regrettant que les requérants soient obligés de passer une journée entière devant les salles d’inscription pour obtenir leurs cartes d’électeurs.
Somme toute, dénonce la population, les trois premiers jours d’enrôlement se ressemblent, malgré les dénonciations et observations faites aux organisateurs.
Déficit logistique
Outre le favoritisme et le népotisme qui s’installent dans les centres d’enrôlement, la population décrie la lenteur des agents électoraux et l’insuffisance des ordinateurs dans tous les bureaux.
Certains agents électoraux commis dans des centres semblent ne pas bien maîtriser les outils informatiques mis à leur disposition.
Hier mardi, quelques centres d’inscription seulement ont ouvert leurs portes, alors que d’autres étaient encore fermés, faute d’agents électoraux. Des sources concordantes renseignent qu’ils poursuivent des formations au niveau de la CENI. D’autres manquent des machines.
«Ce n’est pas du tout normal que pour quatre communes seulement, on n’arrive pas à remplir la tâche comme il faut. Qu’adviendra-t-il lorsqu’il faudra servir les 24 communes ? Avec ce rythme, il y a risque de voir des émeutes éclater dans les communes populeuses ! », a averti une maman quinquagénaire.
Tshieke Bukasa