En RD Congo, au lendemain de la signature de l'Accord de la Saint-Sylvestre, les kabilistes avaient poussé un ouf de soulagement : ils pouvaient encore rester au pouvoir et continuer en s'en mettre plein les poches.
À l'annonce du décès d’Étienne Tshisekedi, bon nombre d'entre eux avaient sablé le champagne. Une autre occasion pour eux de se réjouir. Le plus grand adversaire politique n'était plus là.
Malheureusement, cette joie ne sera pas éternelle.
Le temps étant ce qu'il est, en ce début du mois d'octobre 2017, les kabilistes sont rattrapés, il ne leur reste plus que moins de nonante jours avant le saut dans l'inconnu.
Si les kabilistes mènent encore un semblant de vie normale, c'est grâce à la volonté d'un seul homme : Joseph Kabila. C'est parce que ce dernier se cramponne encore au pouvoir, qu'ils sont encore là.
Mais pour combien de temps encore ?
Le Raïs a-t-il encore toutes les cartes en main ?
Non.
Pourra-t-il rebondir ?
Très peu probable.
Si avec toutes les manœuvres, avec la contribution de l'opposition, de la CENCO et de la communauté internationale, le 31 décembre 2016, Joseph Kabila n'a pu obtenir qu'un sursis de 12 mois, comment, esseulé, avec comme compagnie que des flatteurs de bas étage, pourrait-il gagner plus de temps ?
La logique simple montre que non seulement les trois derniers mois de 2017 ont toutes les chances de tourner au cauchemar pour le Président sortant, mais s'il résistait jusqu'au bout, il est certain, 2018 sera un véritable cauchemar et pour lui, et pour tous les kabilistes bien sûr.
Ce qui est certain:
- Si par hasard, Joseph Kabila résistait encore jusqu'au 31 décembre 2017, les jours suivants, le pays serait si désarticulé, si incontrôlable, que le sort des kabilistes ses acolytes serait très peu enviable. Ils seraient aux abois, ne sachant pas de quoi serait fait le lendemain.
- Si le régime de Joseph Kabila était balayé bien avant 2017, le sort des Kabilistes serait tout aussi très peu enviable car la plupart d'entre eux prendraient La poudre d'escampette.
Quelle solution alors ?
Durant les trois derniers mois de 2017, les kabilistes raisonnables devraient chercher à prendre congé du clan, à quitter le bateau car l'avenir est véritablement bouché pour eux.
Et mieux vaut tôt que tard. Tôt, c'est maintenant quand certains paramètres sont encore visibles,
Tard, c'est tout au plus la veille de la chute du régime.
Mais quel dictateur a déjà su qu'il était la veille de sa chute ? Et donc tard, c'est en réalité trop tard.
Ce qui est sûr, le kabilisme va vers sa fin, l'heure du sauve-qui-peut a sonné. Que les sociétaires du clan s'y préparent… La débâcle sera collective, mais le salut sera individuel.
Bruxelles, le 5 octobre 2017
Cheik FITA