Lors d'un échange avec la société civile le 11 octobre 2017 à Kinshasa, monsieur Corneille Nangaa de la CENI a fait une déclaration aventurière renvoyant aux calendes grecques les élections congolaises. Était-ce un hasard ou un coup prémédité de très longue date ?
En consultant nos archives, nous sommes tombés sur l'article suivant : « CENI et gouvernement en RD Congo, l'association des malfaiteurs vole en éclats» datant du 14 octobre 2015, il y a 730 jours!
Que chacun le lise pour se faire une opinion.
Il circule sur Internet la copie d'une lettre de la CENI, Commission électorale nationale indépendante de la RD Congo, adressée au Premier Ministre du régime de Kinshasa.
Le Vice-Président de la CENI y dénonce les affirmations du ministre du budget qui a déclaré que la CENI recevait régulièrement de l'argent pour le processus électoral.
Tableau à l'appui, la CENI démontre le contraire.
Quoique louable, cette dénonciation arrive avec plusieurs mois de retard.
La direction d'un État requiert autant de rigueurs que la direction d'un bateau ou d'un avion sous peine de crash ou de naufrage. Car toute décision bonne ou mauvaise a un impact sur chacun des citoyens du pays.
C’est le sens du combat citoyen de beaucoup d'anonymes pour une bonne gouvernance synonyme d'absence d'antivaleurs dans le chef des dirigeants.
Le problème du régime actuel de Kinshasa est qu'il repose depuis 2011 sur un mensonge : le hold-up électoral. Tous les animateurs des institutions issues des élections de 2011 sont dans le mensonge et le savent. Mais tous avaient décidé de jouer le jeu. Ils avaient décidé de créer un camp: la "majorité présidentielle". Et le ministre du budget que l'on dénonce, et monsieur Mpungwe de la CENI qui dénonce font partie de cette "majorité". Ils avaient tous adhéré à une association... de malfaiteurs. Maintenant que le système est de plus en plus gangrené, c'est le sauve-qui-peut. Plus personne ne veut mourir pour les péchés de l'autre, oubliant qu'ils ont tous un même péché originel: le mensonge, l'imposture, la confiscation du pouvoir.
"Mieux vaut tard que jamais" dit-on. Il faut encourager tous ceux qui prennent conscience que la vérité est au dessus du mensonge et agissent en conséquence… Même si c’était un mensonge d'état.
Bruxelles, le 14 octobre 2015
Cheik FITA
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