Selon le calendrier de la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante, fin décembre 2018, il y aura des élections en RD Congo dont la plus attendue est la présidentielle. Avec le mois de mars, les choses commencent à bouger. En vue des échéances électorales de fin 2018, on assiste progressivement à des positionnements des partis politiques et des hommes politiques, une véritable transhumance politique.
Vendredi 9 mars 2018, le PALU du patriarche Antoine Gizenga a pris langue avec le MLC de Jean-Pierre Bemba pour « un échange sur la situation du pays ».
Durant le week-end du samedi 10 au dimanche 11 mars 2018 en Afrique du Sud, selon un tweet publié par Olivier Kamitatu, porte parole de l'ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, des Congolais vont « créer un mouvement politique qui va porter la vision, le programme et la candidature de Moïse Katumbi » pour la présidentielle de décembre 2018.
Avant la fin du mois de mars 2018, l'UDPS, va tenir un congrès extraordinaire pour remplacer feu Étienne Tshisekedi avec comme aboutissement prévisible la désignation du candidat du parti à la Présidentielle. Félix Antoine Tshisekedi apparaît de plus en plus comme le présidentiable de l'UDPS.
Après beaucoup de tergiversations, le PPRD, parti de Joseph Kabila le Président sortant sera bien dans l'obligation de désigner rapidement le dauphin du « Raïs », celui qui aura pour mission de convaincre les Congolais que le changement tant attendu, ce sera garder ceux qui sont là !
Quels sont les critères qui influenceront les électeurs congolais lors de la présidentielle à un tour de décembre 2018 ?
- En 2006, l'UDEMO et le PALU s'allièrent au PPRD pour faire gagner Joseph Kabila contre Jean-Pierre Bemba.
- En 2011, selon les données de la CENI, Kabila l'emporta contre Étienne Tshisekedi, Vital Kamerhe et Kengo. Le MLC n'avait pas présenté de candidat.
- En 2016, Joseph Kabila et son clan sabordèrent l'organisation des élections.
Entre 2011 et aujourd'hui, plusieurs mouvements de partis et de personnalités ont eu lieu.
Certains qui avaient soutenu Joseph Kabila en 2011 l'ont quitté. C'est le cas du G7 qui a rejoint l'opposition et qui a été l'une des pièces maîtresses du « Rassemblement » né à Genval en 2016 sous l'initiative de feu Étienne Tshisekedi.
- De même, certains soutiens d’Étienne Tshisekedi en 2011 ont depuis lors rejoint Joseph Kabila.
À la veille de la présidentielle, quatre camps apparaissent :
- PALU-MLC,
- G7 et alliés,
- UDPS et alliés,
PPRD et apparentés,
Le candidat de quel camp pourra être le symbole du changement radical que le peuple semble vouloir ?
Quel est le profil-type de ceux qui seront élus pour le prochain parlement ?
Quelle sera la part du vote « appartenance provinciale ou tribale » ?
Quel sera le vote de Kinshasa la capitale avec son poids politique et psychologique sur le reste du pays ?
Ceux qui ont contribué à asseoir le régime de Joseph Kabila entre 2006 et 2011 et entre 2011 et aujourd'hui, seront-ils sanctionnés ?
Ceux qui ont quitté Joseph Kabila en fin de parcours, ont-ils suffisamment été blanchi par la lessiveuse « opposition » pour que le peuple leur signe un chèque en blanc?
Malgré la grande transhumance politique qui s'opère chez les politiciens congolais ces jours-ci, voici autant de questions que les citoyens congolais se poseront désormais jusqu'au jour des élections et qui détermineront le choix du futur Président de la République.
Bruxelles, le 9 mars 2018
Cheik FITA