Il y a trois ans, nous avions écrit l'article ci-dessous:
Pensée du jour. Joseph Kabila et le temps des reniements
Nous vous le re-proposons.
Au plus tard le 19 décembre 2016, le Président Joseph Kabila sera seul (ou presque) à gérer sa vie et sa survie en tant qu’homme et en tant que personnalité politique.
Avant le 16 janvier 2001 à la veille de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila, qu’avait-il comme personnes autour de lui et derrière lui ?
Dès son accession à la magistrature suprême, de quelle façon les gens se sont-ils progressivement rapprochés de lui, l’ont entouré et l’ont suivi, l’ont servi ou se sont servi de lui ?
Ces rapprochements étaient-ils pour un idéal afin de mieux servir le pays, ou par intérêts, souvent personnels ?
À quel moment de son parcours politique monsieur Joseph Kabila a-t-il atteint son apogée ?
Quels ont été les tous premiers signes du déclin ?
Quels signes de déclin perçoit-on ces derniers mois ?
Ministres, députés, conseillers, hommes d’affaires tant congolais qu'étrangers, journalistes, gouverneurs, autorités de l’état à tous les niveaux… Quelles sont ces personnalités qui accepteront de rester auprès du chef, jusqu’au dernier jour, même après le pouvoir présidentiel ?
Quelles sont ces personnalités qui, dès maintenant, montrent des signes d’impatience, d’infidélité, voire de reniement ?
Nous l’avions écrit le 10 février 2015 :
« Avec l’approche de la date fatidique du 19 décembre 2016 au delà de laquelle le Président actuel en RD Congo redeviendra automatiquement un simple citoyen, le décor de l’après-Kabila se plante progressivement.
Il y a eu et il y aura de plus en plus de la cacophonie dans la majorité présidentielle, il y a, et il y aura de plus en plus de personnes qui fuiront le bateau à la dérive. D’abord sur la pointe des pieds, ensuite en prenant les jambes à leur cou. Il y aura enfin les plus gourmands, qui resteront le plus longtemps possible dans le bateau afin de se remplir les poches via flatteries de bas étage et coups fourrés. Certains de ceux-là couleront sûrement avec le bateau. Et oui ! »
Il sied d’observer désormais attentivement les faits, gestes et paroles de toutes ces personnes qui parurent durant longtemps plus kabilistes que Kabila. Le temps des reniements semble venu.
Et la pensée du jour, ne serait-elle pas cet extrait de l’évangile de Marc :
« 66 Tandis que Pierre était en bas, dans la cour, l'une des servantes du Grand Prêtre arrive. 67 Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarde et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec le Nazaréen, avec Jésus ! » 68 Mais il nia en disant : « Je ne sais pas et je ne comprends pas ce que tu veux dire. » Et il s'en alla dehors dans le vestibule. 69 La servante le vit et se mit à redire à ceux qui étaient là : « Celui-là, il est des leurs ! » 70Mais de nouveau il niait. Peu après, ceux qui étaient là disaient une fois de plus à Pierre : « A coup sûr, tu es des leurs ! Et puis, tu es galiléen. » 71 Mais lui se mit à jurer avec des imprécations : « Je ne connais pas l'homme dont vous me parlez ! » 72 Aussitôt, pour la deuxième fois, un coq chanta. Et Pierre se rappela la parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. » Il sortit précipitamment ; il pleurait. »
Bruxelles, le 13 mars 2015
Cheik FITA