Dans une note verbale du 6 avril 2018,  adressée  à son homologue suédois à Genève,le chef de la mission permanente de la RD Congo auprès de l'Office des Nations Unies et des Institutions spécialisées à Genève écrit ceci: 

"Le gouvernement de la République Démocratique du Congo voudrait rappeler ici qu'il est le représentant officiel et légitime des populations congolaises pour lesquelles l'assistance humanitaire est sollicitée".

Qualifier de "légitime" le gouvernement Tshibala n'est  sans plus ni moins qu'un gros mensonge. Tout le monde sait de quelle façon monsieur Tshibala est arrivé à la primature. Plus grave, tout le monde sait que depuis le 19 décembre 2016, Joseph Kabila a perdu toute légitimité. Même le petit bonus lui accordé par l'accord de la Saint Sylvestre est déjà consommé depuis le 31 décembre 2017.

Si Joseph Kabila et Bruno Tshibala trônent encore à la tête de la RD Congo, ils sont en réalité un pouvoir de fait, un pouvoir non légitime. Cela doit être dit haut et fort. La représentation de la Suède à l'ONU/Genève le sait, les représentations de tous les pays à l'ONU/Genève le savent.

La fameuse note verbale 132.51/MPRDC/A1/052/18 est en réalité  une réaction face à la conférence prévue à Genève qui a comme objectif de recueillir des fonds pour soutenir les nécessiteux, victimes des manœuvres politiciennes du duo Kabila-Tshibala. Celui-ci  avait créé de toutes pièces une véritable épuration ethnique dans le grand Kasaï dans le but inavoué de retarder les élections.

Une des raisons du courroux du duo Kabila-Tshibala est que parmi les initiateurs de cette conférence, il y a Samy Badibanga, prédécesseur de Tshibala à la primature. "Jalousie mal placée" comme on dit à Kinshasa.

Le peuple congolais est abandonné. Quoi de plus normal, que des gens de bonne volonté viennent au secours de tous les nécessiteux? 

Ne pas vouloir cette assistance est criminel. 

La guerre des chiffres sur cette crise humanitaire est un faux fuyant. 300.000 ou 3.000.000, c'est trop, c'est honteux pour un "gouvernement".

En RD Congo, l'imposture est totale, et à tous les niveaux: Présidence, Parlement, Sénat, Gouvernement, Parlements provinciaux, mairies... Le représentant de la RD Congo à l'ONU-Genève se perd en verbiage inutile, au lieu d'adopter un profil bas.

Bruxelles, le 7 avril 2018

Cheik FITA