459 pages, quatre parties, quinze chapitres au total, 730 paragraphes, plusieurs schémas ... Rédigés après la lecture ou la consultation de 68 livres, six magazines, quatre thèses, 38 articles, quatre dictionnaires, cinq recueils, et cerise sur le gâteau, une préface rédigée par feu Tshisekedi wa Mulumba, tel est la charpente du livre « Verrous et contrôles constitutionnels en Afrique » écrit par Me Claude Kayembe-Mbayi et baptisé le 9 juin 2018 au Press Club de Bruxelles.
Pourquoi ce livre ?
Selon les témoignages faits par ses proches, Gustave Ngoy Katumba (Mitch) et Me Ghislain Kikangala, la volonté d’écrire cet ouvrage était née d’abord suite au hold-up électoral effectué par le Président Joseph Kabila en 2011.
« La plus belle femme ne pouvant donner que ce qu’elle a », c’est en juriste que l’auteur avait décidé de réagir.
La phrase suivante de son préfacier en témoigne :
"... L'auteur engage une réflexion intéressante avec pour objectif, de battre en brèche ces pratiques cyniques, dans le chef des tenants du pouvoir africain. Ce cynisme atteint son paroxysme au travers d'une nouvelle pratique, depuis peu en vogue, beaucoup plus subtile et plus déstabilisante: celle des changements de constitutions ayant pour effet pervers, la remise des compteurs à zéro."
C’est vers 2013 que le véritable travail de rédaction commence. En parcourant le livre, on tombe sur une partie qui interpelle:
une approche comparative entre les cas des révisions constitutionnelles en occident d’un côté, et en Afrique de l’autre. Une constante y est frappante :
En occident les éventuelles révisions constitutionnelles visent à asseoir d’avantage l’état de droit avec un passage obligé par la consultation du peuple,
En Afrique, c’est plus la volonté de conservation du pouvoir qui prévaut en cherchant par tous les moyens à minimaliser l’expression du peuple.
En occident on renforce les verrous,
En Afrique, on cherche à les faire sauter.
Dans son livre, l’auteur illustre cela par le cas de plusieurs pays africains.
L’auteur termine son ouvrage en disant :
« Tant que les dirigeants africains et les intellectuels africains ainsi que tous autres activistes épris de changement ne prendront pas les taureaux par les cornes en optant pour des solutions aussi radicales que celles proposées dans le cadre de cet ouvrage, l’on continuera inéluctablement à se diriger vers des changements et/ou de révisions constitutionnels avec pour corollaire l’inanition de la démocratie et de l’Etat de droit en Afrique ».
Cette phrase tirée de la préface est un véritable encouragement pour l’auteur :
« D’où l’importance pour des hommes de droit, consciencieux, de prendre la plume afin de préserver la postérité des contre-vérités ».
Avec le livre « Verrous et contrôles constitutionnels en Afrique », les africains et les Congolais en particulier disposent ainsi d'un précieux outil pour contrer les tendances maladives des dictatures à vouloir tripatouiller les constitutions ... Pour tenter de s'éterniser au pouvoir.
Bruxelles, le 10 juin 2018
Cheik FITA