« La meilleure défense, c’est l’attaque ». Ceux du clan Kabila qui ont oublié ce dicton devront y réfléchir par deux fois désormais avant de « fabriquer » puis brandir un dossier contre Moïse Katumbi.
Moïse Katumbi est-il Congolais ou non ? Pourquoi ne devrait-on poser cette question qu’à Katumbi pas à tous ceux qui sont au sommet de l’état en RD Congo ?
Depuis qu’il avait été forcé de quitter le pays, Moïse Katumbi n’a cessé d’être confronté à plusieurs « dossiers » manifestement sortis d’une véritable usine à dossiers.
Mardi 21 août 2018, Moïse Katumbi, Président de la plate-forme « Ensemble » a donné sa première conférence de presse depuis son bras de fer début août avec le régime de Joseph Kabila à Kasumbalesa à la frontière entre la RD Congo et la Zambie.
La rencontre a eu lieu au siège de la plate-forme « Ensemble » dans la banlieue de Bruxelles devant plusieurs médias congolais de la capitale belge.
Souvent souriant et très ironique, Moïse Katumbi n’a éludé aucune question. Durant près d’une heure, monsieur Katumbi a répondu à toutes ces questions qui lui pourrissent la vie :
- Les péripéties du harcèlement du régime de Joseph Kabila pour l’empêcher d’entrer en RD Congo afin de déposer sa candidature pour la présidentielle, rêve qu’il nourrissait depuis plusieurs mois déjà,
- Les différents « dossiers » judiciaires brandis par le clan Kabila : la nationalité, le stellionat des maisons….
Que des poux cherchés sur la tête d’une seule personne.
Pour ces problèmes que le clan Kabila sort régulièrement des égouts, Moïse Katumbi a affirmé que c’est la distraction.
Pourquoi un tel acharnement contre Moïse Katumbi.
Pour le Président de la plate-forme « Ensemble ». Cela remonte à décembre 2014 quand il avait parlé du « troisième faux penalty ». A l’époque, il était encore Gouverneur. Il avait eu le courage de s’exprimer alors qu’il était encore membre du PPRD.
Plus de trois ans après, le Président Joseph Kabila vient enfin de jeter l’éponge. Quel gâchis.
Il aurait écouté Moïse Katumbi en 2014, Rossy Mukendi ainsi que toutes les victimes de la démocratie ne seraient pas mortes.
Il va de soi, ont été aussi abordées, les questions liées à l’actualité congolaise et plus particulièrement le processus électoral en cours. Et là, Moïse Katumbi a été clair :
« Le problème le plus important aujourd’hui, c’est la tenue des élections crédibles, inclusives, transparentes et l’alternance à la tête du pays. »
Y aura-t-il un candidat unique de l’opposition ?
Oui, a répondu Moïse Katumbi, « Nous y travaillons ». Il rappellera d’ailleurs qu’il avait été le premier à en parler.
De cette conférence de presse, on retiendra une nouveauté chez Moïse Katumbi : il a décidé de passer à l’offensive : Nationalité et passeports détenus par ceux qui sont au pouvoir, « Panama papers », avions civils abattus, tout y est passé. Sans devoir nécessairement citer des noms, il était aisé de savoir qui était visé.
Moïse Katumbi a manifestement changé de tactique.
Au lieu de se défendre, de se justifier comme il le faisait jusque là, Moïse Katumbi a décidé désormais d’attaquer.
C’est à se moment-là qu’on se souvient que Moïse Katumbi est quant même le manager d’un grand club sportif de renommée internationale, qu’il a l’habitude de gagner.
Il s’est battu dans sa vie pour réussir financièrement, « Je ne suis pas un héritier », dira-t-il.
Il s’est battu pour hisser son club le TP Mazembe au sommet du football mondial. Maintenant, il a décidé de se battre à visage découvert contre le clan Kabila sur le terrain de la nationalité, des biens mal acquis…
En RD Congo, parler de ces dossiers, c’est véritablement ouvrir la boîte de Pandore. Le pas vient d’être franchi.
Dans ce match entre Moïse Katumbi et le clan Kabila, qui pourrait sortir vainqueur ?
Ne dit-on pas :
« Jamais deux sans trois » ?
Bruxelles, le 22 août 2018
Cheik FITA