Samedi 1er septembre 2018 au Press Club Brussels Europe, pour la deuxième fois en trois mois, Adolphe Muzito, ancien Premier Ministre sous Joseph Kabila a tenu une conférence de presse sur la situation du processus électoral congolais.
Qu’est-ce qui fait courir l’ancien Premier Ministre ?
Contrairement à sa dernière prestation durant laquelle Adolphe Muzito avait annoncé sa candidature à la présidentielle, cette fois, la situation politique ayant évolué, Adolphe Muzito s’est plutôt penché sur les enjeux qui attendent l’opposition dans les semaines à venir qui précèdent les élections prévues pour le 23 décembre 2018 :
- La volonté très visible de Joseph Kabila de maintenir son clan au pouvoir, via son dauphin,
- Le jusqu’au-boutisme de la CENI d’imposer la machine à voter quoiqu’il en coûte,
- L’obligation pour l’opposition de se trouver un candidat unique afin de mieux affronter le clan Kabila qui ne jure que par la fraude via la « machine à voter » nottament.
Adolphe Muzito espère-t-il devenir le prochain Président de la RD Congo ? Sa candidature a été invalidée par la CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante et est actuellement en ballottage à la Cour Constitutionnelle.
Si sa candidature n’était pas retenue par la CENI quels seraient les critères de Muzito pour le candidat unique de l'opposition?
L’Info en Ligne des Congolais de Belgique a posé cette question à Adolphe Muzito en insistant sur le fait que « depuis 2001 avec le parachutage de Joseph Kabila à la tête de la RD Congo, le pays est pratiquement pris en otage par une clique d’individus, plus ou moins dix mille qui ont confisqué toutes les manettes du pouvoir, surtout financier. »
La plupart de ces gens :
- Ont installé Joseph Kabila en 2001,
- Ont soutenu ce dernier en 2006 et pire en 2011 dans le hold-up électoral.
Ces gens affichent des « signes extérieurs d’enrichissement sans cause », et leur fortune, ils l’ont amassée grâce à la politique. En même temps, la plupart d'entre eux se connaissent, ont tissé des relations dans le système Kabila,
Sont-ils les mieux indiqués à porter les aspirations du peuple via les urnes ?
Tout en reconnaissant la responsabilité de ce personnel politique dans la crise actuelle, Adolphe Muzito a affirmé que son choix à lui serait plus conditionné par le programme que par « l’homme ».
Problème. Le mot d’ordre à donner aux électeurs sera de choisir un homme et non un programme !
Quelle opinion le peuple a-t-il de la praxis de ce personnel politique ? Occulter cela, serait une faute politique.
Bruxelles, le 2 septembre 2018
Cheik FITA