Inéxorablement, le compte à rebours pour le jour du vote approche en RD Congo. Lundi 29 octobre 2018, il ne reste plus que 55 jours pour que le peuple souverain s'exprime à travers les urnes.
Il y a deux ans, les partis politiques qui osaient afficher devant leurs sièges un tableau du compte à rebours pour la fin du mandat de J. Kabila s'attiraient la foudre de la police politique.
Autres temps, autres mœurs, aujourd'hui, ironie de l'histoire, c'est la CENI elle-même, la Commission Électorale Nation Indépendante qui rappelle au clan Kabila que le 23 décembre 2018, il faudra bien redonner la parole et le pouvoir au peuple via les urnes.
Le 8 août, en désignant son dauphin, Joseph Kabila avait mis un pied hors du pouvoir, le 23 décembre, le peuple soulèvera l'autre pied de J. Kabila pour le mettre hors du pouvoir.
Oui, la date du 23 décembre 2018 est une date butoir.
Plus moyen de tergiverser, plus moyen de chercher des échappatoires, le 23 décembre 2018 c'est un grand rendez-vous pour le peuple congolais :
- S'il y a élections, le peuple devra prendre toutes les dispositions pour que les « machines à voler » ne volent pas, pour que son expression ne lui soit pas confisquée. C'est largement faisable !
- Si d'aventure il n'y a pas élections, le Peuple Souverain devra se prendre en charge. Il doit déjà se mobiliser pour cela.
Le rendez-vous du 23 décembre 2018 est incontournable.
Plusieurs Congolais sont morts pour qu'il y ait élections. En aucun cas, le sang de ces martyrs ne pourra avoir été versé pour rien.
Et la sanction est inévitable.
Avant d'oser ouvrir la bouche pour parler projet devant le peuple congolais, le dauphin de J. Kabila devra d'abord présenter le bilan de son clan pour les dix-sept dernières années. Voici une liste non-exhaustive des domaines :
- La sécurité à travers tout le pays,
- La sécurité des frontières nationales,
- La liberté d'expression et la liberté politique,
- L'accès égal des partis politiques aux médias publics,
- Le nombre de kilomètres de chemin de fer construits,
- Le nombre de kilomètres de route construits,
- Le nombre d'écoles et d'hôpitaux construits,
- Le nombre d'emplois créés,
- Le niveau d'accès des enfants à l'école,
- L'accès de chaque citoyen aux soins médicaux, commune par commune, village par village,
- L'accès à l'eau courante,
- L'accès à l'énergie électrique,
- L'accès à l'Internet,
- La non-organisation des élections locales,
- Le « glissement » qui a permis à des individus de rester durant des mois et jusqu'à ce jour, à la tête des institutions nationales sans mandat du peuple,
- La violation de la constitution en matière de respect de la durée des mandats politiques à tous les niveaux,
- Le pillage des ressources nationales,
- L'enrichissement arrogant et sans cause, des membres du clan Kabila,
- Le respect des droits de l'Homme,
- Les assassinats des journalistes, des opposants et des membres des mouvements citoyens,
- Les assassinats de masse qui ressemblent étrangement à des crimes contre l'humanité,
- Le déplacement des milliers de personnes vers les pays limitrophes,
- Les fosses communes,
Bref, le dauphin de monsieur Joseph Kabila devra d'abord répondre de ce tableau très sombre, au nom de son mentor.
Oui, dans 55 jours, le peuple congolais a enfin l’occasion de sanctionner sévèrement les imposteurs et fermer le piège sur 17 ans de gâchis.
Bruxelles, le 29 octobre 2018
Cheik FITA