Près de dix jours déjà que les Congolais se sont rendus aux urnes et ont choisi le nouveau Président, et ceux qui devront légiférer au niveau national et au niveau provincial.
Qui seront ces nouveaux élus ?
Que d’agitations chez les compatriotes, que des stress, que des supputations…
Pourtant, la situation n’est pas aussi compliquée que cela.
Tenez.
Contrairement aux élections de 2011, cette fois, les marges de manœuvres pour un hold-up électoral sont très réduites pour le pouvoir sortant. Pourquoi ?
Le 30 décembre 2018, le peuple congolais s’est véritablement pris en charge en suivant le mot d’ordre : « Tous électeurs, tous observateurs », lancé par des associations de la société civile congolaise dont « Antenne Monde de la Société Civile de la RD Congo » à Bruxelles.
Le régime sortant a été pris de court et a même paniqué face à cette détermination du peuple congolais de s’approprier ses élections. D’où par exemple cette décision maladroite de couper l’Internet !
La coupure d’Internet est une grosse bêtise politique et financière. La meilleure façon de lutter contre les « fakenews » c’est de donner les vraies « news », les vraies informations. Les dirigeants sortants doivent faciliter la transparence.
Etape suivante ?
A la place des spéculations qui vont dans toutes les directions, au stade actuel, les centres de compilation des principales coalitions politiques et des candidats doivent rendre publics leurs résultats circonscription par circonscription, province par province. Les résultats qui seront publiés par la CENI devront être conformes à ces résultats particuliers.
Il y a peu, la CENI s’est énervée que des résultats même partiels aient été publiés.
Publier c’est donner une information et le peuple a droit à l’information. Déjà que le site Internet de la CENI est toujours en retard de publication, même de ses propres informations !
Proclamer c’est, et donner une information aussi, et poser un acte juridique. Seul l’acte juridique revient à la CENI. Les dirigeants de la CENI doivent également contenir leurs états d’âme, et laisser l’information obéir à ses propres règles.
Du côté du peuple congolais, la vigilance doit continuer jusqu’au jour de proclamation. Les résultats publiés et proclamés par la CENI doivent être conformes à l’expression du peuple, exprimée dans les urnes.
Le peuple congolais doit être content de lui :
- La CENI, Commission Electorale Nationale Indépendante a aujourd’hui un grand œil qui la surveille : l’œil du peuple lui-même, le souverain primaire.
- Le 8 août 2018 le peuple congolais avait gagné une première victoire : il avait réussi à mettre un pied de Joseph Kabila en dehors du pouvoir avec la désignation d’un dauphin.
- Le 30 décembre 2018, avec les élections, le peuple a mis le deuxième pied de Joseph Kabila hors du pouvoir. C’est une deuxième victoire.
- Avec la publication et la proclamation des résultats conformes à son expression dans les urnes, le peuple congolais obtiendra sa troisième victoire : un nouveau Président ! Fin de partie.
Et la réponse à la question « Qui sera le prochain Président de la RD Congo ? », apparaîtra d’elle même, il n’y aura pas de contestations.
Bruxelles, le 8 janvier 2019
Cheik FITA