La tenue des élections en RD Congo en décembre 2018 avec ses résultats oblige la plupart des activistes congolais et autres mouvements de clarifier leurs positions. Le samedi 9 mars 2019 à Paris, cela a été le cas pour « Les Résistants combattants du Kongo » , RCK en sigle.
Lors d'une conférence débat organisée à la CICP dans le 11è arrondissement de Paris, Jean Martin Sali Bongenge Président du mouvement « Les Résistants combattants du Kongo » RCK, a déclaré que leur mouvement envisageait de se faire reconnaître comme parti politique congolais.
Est-ce à dire que le RCK reconnaît le pouvoir de Félix Tshisekedi ou qu'il s'inscrit plutôt dans la logique de réclamation de la « vérité des urnes » ?
Avant de trancher, le RCK a d'abord tenu à mettre les points sur les i en définissant le sens de son combat, en montrant ses différentes réalisations depuis dix ans, et en faisant une lecture froide des paramètres politiques actuels en RD Congo.
Ce n'est pas un secret, la RD Congo est sortie des élections de décembre 2018 divisée en deux clans antagonistes, presqu'ennemis.
La conférence s'est déroulée en trois temps :
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La position des résistants face au pouvoir actuel qu'ils considèrent comme étant encadré par l'occupation. Placide de Jésus du mouvement MOCPADICO et Patrick Tshibangu de Kongo Sika ont ainsi pris la parole à ce sujet, affirmant qu'ils ont pris acte des résultats proclamés, n'ayant pas été dans la logique des élections.
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Les réalités des élections congolaises de décembre 2018,
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Les propositions et les solutions de la diaspora résistante.
Se considérant comme un mouvement panafricain, le RCK a invité d'autres orateurs :
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Mme Tamba Tamba Sanelelie Présidente du CAP,
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Mr Guy Mafimba.
Reprenant la phrase célèbre de Frantz Fanaon à savoir : « L'Afrique est comme un revolver dont la gâchette se trouve au Congo », Guy Mafimba a affirmé que l'arrivée de Félix Tshisekedi à la tête de la RD Congo est un grand pas en avant. «Même si l'ombre de Joseph Kabila plane encore sur la RD Congo, Kabila a mis un genou à terre ». Guy Mafimba a comparé la situation de la RD Congo avec celle du Congo-Brazzaville son pays : « Sassou est encore là, et les grands opposants en prison ! ». Il terminera en suggérant aux Congolais de donner une meilleure image de leur pays en ce moment crucial où le décollage de la RD Congo pourrait donner un grand coup d’accélérateur à tout le continent africain.
Le débat a été fort animé. Certains intervenants voulaient rester dans la situation actuelle du mouvement, d'autres plus nombreux étaient tentés par la nouvelle aventure d'aller continuer la résistance au pays.
En conclusion,
Pour le RCK, aujourd'hui, le Président de la RD Congo c'est Félix Tshisekedi. Et si un combat devrait continuer, c'est celui engagé contre Joseph Kabila qui n'a pas encore totalement désarmé.
Dans la situation politique actuelle, le RCK a décidé d'être davantage acteur politique, de transformer le mouvement en un parti politique reconnu en RD Congo et d'entreprendre des actions en RD Congo même.
Le RCK continuera à tenir à l’œil le nouveau Président Félix Tshisekedi qui devra agir dans le sens des intérêts du peuple d'abord et que surtout la justice frappe tous ceux de l'ancien Régime qui avaient fauté. Sinon... Le RCK se retournera contre le nouveau Président.
La position du RCK était régulièrement donné par son Président Martin SALI, souvent complétée par la Secrétaire Générale Madame Blandine Diafutua tous deux présents au podium du début jusqu'à la fin de la conférence.
Ainsi,
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En tant que mouvement résistant, le RCK n'était pas inscrit dans la logique des élections mais plutôt dans celui de « Kabila dégage ». Et cela continuera même après ces élections,
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Le but de la conférence ayant été d'exposer la vision du RCK ainsi que sa lecture du comportement qui devrait être adopté après le départ de Joseph Kabila du pouvoir et l'arrivée de Félix Tshisekedi à la tête de la RD Congo. Ce qui a été fait.
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Fallait-il continuer avec des slogans du genre « soulèvement populaire » qui ont montré leur limite ? Non.
Pour le RCK, la libération de la RD Congo de l'occupation était conditionné par une chose : l'unité des Congolais dans leur lutte.
Or, après les élections de décembre 2019, les Congolais sont divisés tant au pays que dans la diaspora. Et à qui cette division profite-t-elle ? Aux ennemis du Congo et en premier lieu Joseph Kabila qui n'est pas encore totalement parti.
Le RCK sera bientôt présent en RD Congo et étendra son combat sur place en RD Congo.
Paris, le 9 mars 2019
Cheik FITA