Les élections, quoique chaotiques terminées, la crise post-électorale passée, le démarrage de nouvelles institutions de la République Démocratique du Congo sera perceptible à partir de cette dernière semaine du mois d'avril 2019.
Avec la mise en place du bureau définitif de l'assemblée nationale prévue le mardi 23 avril 2019, la législature congolaise 2018-2023 sera progressivement fonctionnelle. Un Premier ministre pourrait être nommé dans la foulée et un gouvernement mis en place par la suite.
C'est seulement après la présentation du programme du gouvernement au parlement que les électeurs congolais pourront enfin être fixés sur leur sort pour les cinq années à venir.
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo le nouveau Président de la République avait déjà donné les grandes lignes de sa gouvernance le 24 janvier 2019 lors de son investiture. La nouvelle majorité parlementaire très hétéroclite pourra-t-elle aller dans le sens de la vision du Président de la République à savoir :
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La gestion orthodoxe et transparente de la chose publique,
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La primauté de l'intérêt général,
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La fin de la corruption et des détournements ?
Plusieurs barons de l'ancien régime sont revenus dans cette législature.
Seront-ils tentés d'aller dans l'exécutif ? Si oui, pour quels objectifs, se servir à pleines mains comme jadis ou servir ?
Habitués à vivre dans l’opulence, accepteront-ils de changer de mode de vie ?
Et la nouvelle opposition, quelle sera sa configuration ?
Sera-t-elle une opposition à la vision du Président à savoir : opposition à l'état de droit, la démocratie et le progrès social, ou une opposition à la personne de Félix Tshisekedi parce qu'ayant battu campagne contre lui ? Ou encore une opposition du genre « ôtes-toi que je m'y mette », ou une opposition simplement revancharde ?
Sera-t-elle une opposition aux barons de Joseph Kabila qui se retrouveront dans les différentes institutions ?
Sera-t-elle enfin une opposition idéologique ? Quelle idéologie contre quelle autre ?
Après ce démarrage de nouvelles institutions, le peuple congolais, le souverain primaire doit être la sentinelle du jeu politique, afin que les anciennes habitudes ne reviennent plus, l'espace d'expression étant sensiblement libéré depuis le changement de leadership à la tête du pays.
Bruxelles, le 23 avril 2019
Cheik FITA