Des huit membres fondateurs de la plate-forme « Lamuka » à Genève, seuls trois étaient sur la photo de famille prise à Lubumbashi le mardi 30 juillet 2019 lors de la réunion du Présidium de cette plate-forme politique de la nouvelle opposition politique congolaise.
Ce signe extérieur de déliquescence du mouvement transparaît dans le communiqué final avec cette phrase :
« Chacun des leaders s’emploiera à exhorter les collaborateurs et militants de son parti et regroupements politiques à demeurer unis, disciplinés, vigilants et mobilisés pour déraciner les anti-valeurs qui handicapent le progrès de la société congolaise ». Oui ,après la défection de Freddy Matungulu ainsi que de Mbusa Nyamwisi, il ne reste plus grand monde et « Lamuka » aura vraiment besoin d'unité afin de ne pas "maigrir" davantage.
Vers quel cap « LAMUKA » se dirige-t-elle ?
En lisant le communiqué final on ne peut rater cette autre phrase :
« Le présidium continuera à mobiliser le peuple pour une alternance démocratique et politique reflétant la vérité des choix des électeurs ». Oui, « Lamuka» a déjà les yeux rivés sur les prochaines échéances électorales. « Lamuka » voudrait qu'il y ait une alternance... Mais reflétant la vérité des choix des électeurs. »
L'alternance dont il est question voudrait dire : « Lamuka » au pouvoir en remplacement de la coalition actuelle CACH-FCC, le message est limpide.
Mais pour que « Lamuka » devienne une alternance :
-
Il faudrait que le tandem CACH-FCC actuellement aux affaires, se casse les dents dans la gestion de l’État,
-
Il faudrait un discours à présenter à la population, le souverain primaire. Pour « LAMUKA » voici déjà ce discours :
« La situation générale du pays qui ne fait que s'empirer sur le plan politique, économique et social... Lamuka relève la persistance de la corruption, la détérioration des conditions de vie de la population, l'augmentation des inégalités sociales, le musellement de la presse... ».
Mis à part ce « constat », d'ores et déjà, « Lamuka » a décidé de s'approprier un autre discours : celui de la démocratie, et de l'état de droit!
Extrait : « Lamuka entend poursuivre sans relâche, ni compromission son combat pour l'instauration de la démocratie, de l’État de droit, de la bonne gouvernance et de lutte contre les anti-valeurs en RD Congo ... » du déjà entendu et véritable rafistolage idéologique avec un fil quelque peu assez gros.
« Lamuka » compte-t-elle conquérir le pouvoir seule ? Non. « Lamuka » voudrait déjà ratisser large. Preuve cet autre extrait du communiqué :
« LAMUKA lance un appel pressant à la classe politique et à la société civile de se joindre à son combat dans un élan patriotique puissant et pacifique... »
L'arène politique congolaise n'étant pas très peuplée, de quelle classe politique s'agit-il quand on met de côté le tandem CACH-FCC, et « Lamuka » ? Mystère.
Oui, « Lamuka» a mis déjà le cap sur les prochaines échéances électorales de 2023, mais peine encore à se doter d'une véritable identité politique originale et d'une idéologie novatrice capable de soulever des foules.
Bruxelles, le 30 juillet 2019
Cheik FITA