Il y a un an, tant leurs deux camps politiques étaient diamétralement opposés, personne n'aurait imaginé la configuration politique actuelle en RD Congo :
Félix Tshisekedi Président, et Ilunga Ilunkamba, un fidèle de Joseph Kabila, Premier Ministre!
La plupart des analystes prédisaient (souhaitaient?) une confrontation, un KO politique si pas un soulèvement populaire.
Cela n'a pas eu lieu.
Ainsi, l'attelage atypique formé par les deux plates-formes politiques congolaises FCC-CACH pourrait tenir cinq années.
Et les autres ? Ils vont se taper cinq bonnes années d'opposition, de traversée du désert pour certains, couplées de cinq années de disette pour d'autres.
Le combat politique et de positionnement terminé, face au travail au profit du peuple.
Quels sont les challenges du nouveau pouvoir ?
Cinq ans, c'est vite passé, déjà que sept mois viennent de s'écouler.
Durant des années, le peuple congolais s'est battu pour mettre fin au dictât d'une clique d'individus sur les 80 millions d'autres Congolais : vol, viol, pillage, gabegie financière, concussion, favoritisme, enrichissement sans cause...
Conséquences de ces deux régimes: des millions de misérables sur le carreau.
Ces misérables qui sont les électeurs attendront au tournant les nouveaux dirigeants, et ne pourront être domptés qu'à condition qu'il y ait un changement significatif et visible dans leur vie de tous les jours. Ce qui était exigé à Joseph Kabila, sera désormais exigé au tandem Tshisekedi-Ilunga à savoir :
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Le social. Ce domaine vaste englobe :
- La possibilité de se nourrir et de nourrir sa famille,
- L'accès à l'eau potable et à l'électricité,
- L'accès au soins de santé,
- La possibilité de se loger et de se mouvoir,
- L'instruction, l'éducation, la culture et le loisir pour tous les enfants,
- L'accès aux nouvelles technologies et techniques de l'information,
Tout ceci sous-entend : la création de millions d'emplois. La création des millions d'emplois sous-entend l'afflux des investisseurs.
Tout ceci sous-entend aussi la maximisation des recettes de l'état d'une part, une bonne gestion de ces recettes d'autre part.
La maximisation des recettes de l’État sous-entend, une bonne gouvernance. Autrement-dit, la traque de tous ceux qui vivaient de commissions quitte à sur-évaluer certaines dépenses afin de s'en mettre plein les poches. La traque aussi de ceux du nouveau régime qui tenteraient pareilles aventures.
La maximisation des recettes de l’État sous-entend aussi que tous ceux qui durant ces cinq ans vont être nourris aux mamelles de l’État devront mériter leurs salaires : députés et sénateurs, les ministres, et autres conseillers dans les différents cabinets...
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La sécurité des biens et des personnes.
La seule présence de la MONUSCO en RD Congo depuis vingt ans veut tout dire : l’État a été incapable de mettre en place une armée pouvant sécuriser les frontières nationales face aux visées hégémoniques de certains pays voisins d'un côté, et face à l'insécurité créée dans certaines contrées du pays par des aventuriers de tout bord, certains étant même des fils du pays qui terrorisent les paisibles citoyens dans des contrées où l'état est manifestement absent.
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Un environnement politique serein
Il y a plus de deux siècles, le Baron Louis disait: «Faites-moi de bonnes politiques, je vous ferai de bonnes finances.»
Durant le long règne de Mobutu puis durant celui de Joseph Kabila, il n'était pas bon d'être opposant, de contredire le pouvoir en place. Or tous ceux qui ont du génie, tous ceux qui inventent et peuvent innover sont souvent critiques et ont rarement leur langue dans la poche. Conséquences : des milliers de cerveaux ont fui le pays. Nul n'ignore que toute nation pour se développer a besoin du génie créateur de son peuple. Sinon ? Vive donc le règne des flatteurs, des opportunistes, des aventuriers, des individus sans foi ni loi.
Pour cela, le peuple congolais a besoin de davantage de sérénité, de bonne gouvernance.
Tels seront et sont déjà quelques indicateurs du tableau de bord que le tandem Tshisekedi-Ilunga devra obligatoirement consulter tous les jours durant son règne.
Bruxelles, le 28 août 2019
Cheik FITA