Par Cheik FITA
Bruxelles, 19 septembre 2019
Très grosse affluence des Congolais au Palais 12 du Heysel à Bruxelles pour écouter Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo leur Président.
Dès 16h00, les portes étaient déjà ouvertes mais d'une façon si étroite que très vite, la file est devenue longue.
Vers 17h30, il y avait près de deux mille personnes dehors, et autant à l'intérieur. C'est vers 20h30 que la plupart des personnes seront enfin dans la salle qui était à 80% pleine, et il faudra attendre encore une heure de temps pour que le Président de la République Démocratique du Congo entre dans le grand Palais 12 sous les applaudissements et les cris de participants.
Faut-il revenir sur le contenu du discours prononcé? Non.
Ce dont le Président a parlé, il l'a déjà dit à plusieurs occasions :
-
Les objectifs qu'il s'était assigné un certain 26 novembre 2018 avant de se jeter dans la campagne électorale,
-
La décision d'aller aux élections (Avec ou sans machine à voter, NDLR),
-
Les difficultés de la campagne sans moyens financiers conséquents,
-
La proclamation des résultats provisoires par la CENI,
-
La proclamation des résultats définitifs par la cour constitutionnelle,
-
La passation de pouvoir,
-
Les premières mesures de son mandat : libération des prisonniers, la fermeture des cachots, la décrispation politique permettant le retour au pays des opposants emblématiques,
-
Les travaux d'urgence des cent jours, avec juste l'argent présent dans la caisse de l'Etat à ce moment-là : routes, hôpitaux, écoles, ponts.. Réfectionnés ou construits,
-
Les décisions de la gratuité de l'enseignement primaire,
-
La priorité de la sécurité,
-
La lutte contre la corruption,
-
L'indépendance de la justice,
-
L'établissement de l'Etat de droit.
L'originalité de cette rencontre c'est que les Congolais ont découvert en leur Président des qualités de véritable tribun. Une personnalité sûre de ses convictions et connaissant parfaitement les objectifs qu'il s'est assigné au point d'avoir parlé durant trois quart d'heure sans une seule note.
L'auditoire le lui a bien rendu en criant très souvent « Béton » quand il énumérait les différentes réalisations de son début de mandat.
Ce qui a créé une grande complicité entre le Président et l'auditoire.
Ainsi, plus le temps passe, plus Tshisekedi endosse de plus en plus convenablement son costume de Chef d'Etat et imprime progressivement sa marque.
Petit bémol : l'organisation et le protocole.
-
Accéder à la salle a été un véritable parcours du combattant,
-
Certaines personnes s'étaient même découragées et étaient rentrées suite à des informations contradictoires, certaines données par la police, sur la disponibilité ou pas des places à l'intérieur,
-
Habitués à un langage franc et direct avant l'arrivée des responsables du parti lors des rencontres politiques, plusieurs combattants de l'UDPS dans la salle se posaient des questions sur le modérateur du jour qui peinait à communier avec l'assistance. Et il était lancé des phrases du genre : « C'est créer des frustrations inutiles en mettant sous les projecteurs à côté du Président des gens qui hier encore militaient ailleurs, ou nous tiraient dessus, alors que des gens fidèles à notre combat galèrent ».
Après la sortie du gouvernement, le Président de la République est en devoir désormais de se débarrasser des canards boiteux dans son entourage, acte qui sera un gage pour la réussite de son mandat. Ce que le peuple souhaite.
Avec la démonstration du Heysel, le séjour officiel de Félix Tshisekedi en Belgique se termine en apothéose.
Prochain grand oral du Président Tshisekedi : l'Assemblée Générale de l'ONU dont l'oral de Bruxelles aura servi de mise en bouche.