Mercredi 10 juin 2020 à 18h00, le Press Club Brussels Europe a servi de cadre pour la présentation à la presse du livre « Coronavirus : Redevenir Homme » écrit par Cheik FITA.
Distanciation oblige, les sièges étaient disposés de façon à respecter les consignes liées aux précautions pour éviter la contamination du Coronavirus.
Introduisant l’auteur, Mr Laurent Brihay du Press Club Brussels Europe et actuel Président de l’ International Association of Press Clubs a révélé au public que Cheik FITA n’était pas un inconnu là-bas. Il y a dix ans, Cheik FITA était entré pour la première fois en contact avec le Press Club afin d’y organiser régulièrement des conférences avec les leaders politiques congolais de l’opposition. Depuis lors, leur collaboration s’était accrue.
C’était donc un honneur de le recevoir une nième fois pour cette activité culturelle.
Cheik FITA prendra alors la parole pour parler de son livre durant une quinzaine de minutes avant de laisser aux journalistes présents poser leurs questions.
Quel est le contenu du livre ?
Pourquoi l’auteur a-t-il écrit ce livre ?
En avril 2020, l’auteur a été atteint du coronavirus puis hospitalisé. Ce livre commence avec le récit du passage de l’auteur dans l’unité Covid-19 de l’hôpital CHIREC Sainte Anne Saint Remi de Bruxelles. Suit alors une longue réflexion philosophique sur la pandémie du coronavirus et les responsabilités passées et à venir de l’Homme… « Si l’Homme ne veut pas vivre dans le futur, une expérience pire que celle-ci ! »
Après l’échange avec la presse, ce sera enfin au tour du lobbyiste au Parlement Bjorn Hultin de procéder au baptême du livre, en souhaitant que l’œuvre ait beaucoup de succès.
Coronavirus : Redevenir Homme » a été publié par les éditions OCM de Kinshasa, une jeune maison créée depuis cinq par des diplômés d’Instituts congolais de l’Information.
Dramaturge, philosophe, journaliste, Cheik FITA est l’auteur de plus d’une trentaine de pièces de Théâtre et a déjà publié une dizaine de livres.
Ci-dessous, la communication de l’auteur à l’occasion de la sortie de « Coronavirus : Redevenir un Homme ».
Info en Ligne des Congolais de Belgique
Communication à la présentation du livre
« Coronavirus : Redevenir Homme »
Par Cheik FITA
Bruxelles, le mercredi 10 juin 2020. Press Club Brusssels Europe
Mesdames et messieurs de la presse,
Chers amis et chers invités,
Merci d’avoir sacrifié un peu de votre temps pour venir assister à la présentation de mon tout dernier livre qui s’intitule : « Coronavirus : Redevenir Homme ».
Pourquoi ai-je écrit ce livre ?
Quel en a été le phénomène déclencheur ?
Quel est le contenu du livre et comment est-il structuré ?
In fine quel est l’objectif final du livre ?
En liminaire, je parlerai de trois choses : La vie, la santé, le bonheur.
Nous sommes réunis ici, parce que nous sommes tous en vie.
La vie est le plus grand don pour chaque Homme. Quand on vit, on n’y prête presque pas attention, croyant que cela va de soi. Cela ne va pas de soi.
La santé.
Une fois en vie, un des premiers combats de tout être humain est de manger, mais surtout de rester en bonne santé. Quand on perd la santé, il y a de fortes probabilités qu’on perde aussi la vie. Quand on vit et qu’on est en bonne santé, on n’a qu’une seule obstination : vivre heureux, le plus longtemps possible. Tout Homme devrait vivre, vivre en bonne santé, vivre heureux, et le plus longtemps possible.
- Pourquoi ce livre
Depuis fin 2019, la pandémie du Coronavirus a étendu ses ailes sur toute la planète avec ses effets dévastateurs :
- Pour les hommes : maladies, hospitalisations, désolation dans les familles, décès…
- Pour la société : fermeture d’entreprises, faillites, et chômage, crise économique, crises sociales…
Rien qu’avec cela, il était difficile pour tout intellectuel de rester indifférent face à ce phénomène.
Début avril, je ressens de la fièvre. Après quelques jours de traitements à la maison, je suis obligé de me rendre dans un hôpital. Et là le verdict tombe. Je suis atteint par le coronavirus et l’hospitalisation s’en suit immédiatement.
Si j’ai écrit ce livre, c’était d’abord pour témoigner de ce que j’ai vécu.
Et là j’ouvre une parenthèse.
C’est pour rendre hommage au staff médical de l’hôpital : médecins et personnel soignant. Pas seulement à celui de l’hôpital CHIREC Sainte Anne Saint Remi où j’étais hospitalisé, mais aussi à celui de tous les hôpitaux du monde : pour leur dévouement, pour leur professionnalisme, pour leur sens élevé de l’humain, pour leur sacrifice et pour leur abnégation.
Sans cela, le nombre de décès serait exprimé en millions de victimes.
J’ai repris dans le livre les noms des médecins et du personnel soignant qui sont intervenus lors de mon hospitalisation. Je ferme la parenthèse.
En tant que philosophe de formation, je ne pouvais pas me limiter à rendre compte de mon séjour à l’hôpital.
J’ai commencé à me poser plusieurs questions sur la pandémie dont voici quelques unes :
- Comment l’humanité s’est-il retrouvé avec une calamité pareille sous les bras ?
- Était-ce un hasard ?
- L’Homme était-il à la base de cela ?
- Si oui, comment ?
- Si non, l’Homme était-il en mesure d’anticiper ce fléau ou pas, ou du moins d’en limiter très vite les effets pervers ?
- Quel en a été le phénomène déclencheur ?
Il y en a eu deux.
Encore à l’hôpital, quand la maladie a commencé à reculer, ce qui m’a frappé, c’était la force et la dynamique des membres du corps médical. Dans tout ce qu’ils faisaient j’avais une impression : ils étaient déterminés à soigner, mieux, à guérir le malade que j’étais. Tout un chapitre du livre est consacré à ce séjour à l’hôpital.
Le deuxième élément déclencheur, c’était cette mobilisation mondiale pour combattre le coronavirus comme on combat un ennemi durant une guerre classique. Plusieurs chefs d’Etat ont même parlé d’une guerre.
Et j’étais d’accord avec eux dans une certaine mesure par rapport à ce que j’ai déjà personnellement vécu.
Quand une guerre éclate, il y a des morts, tout est chamboulé. Il faut se cacher, se confiner. Ce qui a été identique avec cette pandémie du coronavirus.
Mais le plus grave est que quand la guerre éclate, l’individu subit impuissant les conséquences alors que souvent, quelque part, il y a des individus, des groupes d’individus qui ont été à la base de cela. Et pour des intérêts personnels.
Et dans ma vie c’est la troisième fois que je me retrouve dans une situation aussi révoltante de guerre.
La première fois en 1978 à Kolwezi au Katanga en RD Congo, j’aurai pu y laisser ma peau.
À l’époque j’avais écrit une pièce de théâtre « Moins Homme » qui eut beaucoup de succès. Son livre est aussi disponible au fond.
La deuxième fois c’est en 1998 à Kinshasa quand les rebelles du RC-Goma avaient tenté d’envahir Kinshasa la capitale congolaise. Nous vécûmes durant un mois comme des animaux, affamés, sans eau et sans courant. J’avais écrit et monté un spectacle à cette occasion qui avait été joué entre autre par une sélection de plusieurs troupes de théâtre de Kinshasa…
La troisième situation de « guerre » c’est cette pandémie du coronavirus. Le confinement vécu a ressemblé à celui des périodes de guerre. Durant la guerre classique, on se cachait pour éviter d’être atteint par des balles, durant la pandémie on se confinait pour éviter d’être atteint non pas par une balle, mais par un virus : la Covid-19. Et moi, j’avais été atteint par ce virus, cette balle.
- Quel est le contenu du livre et comment est-il structuré ?
Après les dédicaces et les remerciements, il y a bien sûr une introduction, puis cinq chapitres qui sont :
Le premier qui s’’intitule : Le coronavirus et moi, est consacré à mon séjour à l’hôpital
- Le deuxième chapitre s’intitule : l'armée du meilleur…
Je montre comment le corps médical s’est comporté comme une véritable armée.
- Le troisième est une réflexion sur la guerre,
- Le quatrième est consacré à l’Homme. L’Homme avec grand H. pas l’Homme en tant qu’être vivant, mais plus tôt en tant qu’être pensant.
- Et le cinquième enfin s’intitule : L’Homme dès 2020 : soldat d’une armée permanente du meilleur.
- Il y a deux post-scriptum :
Le premier s’intitule : « Plaidoyer pour l’Homme ». C’était la communication que j’avais faite en 1992 à la CNS, la Conférence Nationale Souveraine en tant qu’invité de celle-ci. Certes, elle est centrée sur la RD Congo. Mais c’est une situation qui se retrouve dans plusieurs pays, surtout africains. Déjà j’abordais donc le thème de l’Homme et de sa responsabilité.
Le deuxième post-scriptum s’intitule :"Munshimba yobe", le masque qui cache le cœur de l’Homme.
C’est un programme que je suis allé lancer à Kinshasa en décembre 2019-janvier 2020 et qui vise à changer le cœur de l’Homme.
Il y a enfin en annexe des photos de l’unité Covid-19 de l’hôpital CHIREC Sainte Anne Saint Remi fournies gracieusement par cette institution.
- In fine quel est l’objectif final du livre ?
En écrivant ce livre, j’ai cherché à mettre l’Homme devant ses responsabilités. Il est un être vivant certes. Mais il n’est pas qu’un être vivant. Il est un être pensant. Si l’Homme a pu survivre sur cette terre depuis des millénaires devant les adversités de la vie, il le doit essentiellement à ce qui le distingue des animaux : la pensée. Après le passage de la pandémie du Coronavirus, quel devra être l’attitude de l’Homme, vivre distraitement ou utiliser d’avantage ce qui fait de lui Homme ?
En ayant été désinvolte dans la vie, l’Homme a vécu en deçà de ce qu’il est. Et le coronavirus l’a surpris dans cet état. L’Homme doit rentrer au niveau de la quintessence de son être.
D’où donc ce titre de « Redevenir Homme »
J’ai dit et je vous remercie.
Cheik FITA
Bruxelles, le 10 juin 2020
NOTA BENE. Vidéo en cours de montage