Par Cheik FITA
Bruxelles, le 26 juillet 2020

Samedi 25 juillet 2020 de 13H à 15H00, il s’est tenue au Press Club Brussels Europe une conférence-débat avec la presse congolaise sur le thème : « La crise du peuple congolais ou le développement suspendu ».
A l’initiative de cette rencontre, un « cercle factuel de réflexion » qui, au vu de la situation actuelle de la RD Congo, considère qu’il est plus que temps que « quelque chose se fasse dans la diaspora et au pays ». Quoi ?
En introduction, les organisateurs ont demandé à l’auditoire via une application d’introduire au moins un mot qui caractérise le Congolais, la diaspora congolaise et enfin les politiciens congolais. Et les mots suivants sont apparus pour le Congolais:
Attentiste, disparate, rêveur, nombriliste, bavard, passif, inactif, division, généreux, fier responsable, soucieux de son pays, indifférent, disparate, jalousie, généreux, tribal, divisé.
Et des politiciens, ceci est ressorti :
Égoïste, manque d’ambitions, impudique, incompétent, ne croit pas à son pays, avide.
Le décor ainsi planté, les communications ont commencé.
Il y avait comme sous-thèmes:
- L’Economie, le budget, par le pasteur Aimé Bakulu.
- La défense du territoire : ordre, et défense par rapport à l’extérieur développé par Zeblai Kongo,
- La crise politique par Patrick Yogo,
- La CENI et le rôle du pouvoir judiciaire par Célestin Mputu.
D’une manière générale, chacun des orateurs a présenté les faits d’une façon objective, réalisé une analyse correcte et même en conclusion, donné de bonnes pistes de sortie de crise.
Et la conclusion générale de la conférence-débat pouvait être :
« On en a assez, on ne peut continuer à vivre comme cela. »
… « Quelque chose devrait se faire » … « Il faut trouver des solutions congolaises aux problèmes congolais »…
Mais quoi ?
Qui devrait commencer ?
Par où ?
Lors des échanges, la question suivante a été posée aux organisateurs par l’Info en ligne des Congolais de Belgique :
« … D’abord félicitations pour ce travail assez objectif de réflexion et diversifié par rapport à la situation politique générale de notre pays. Juste une question d’un point de vue d’organisation : Qui a pris l’initiative de cette organisation ? Et pour quel objectif ? »
La réponse des organisateurs :
« L’organisation de cette rencontre a été faite sous l’égide d’un cercle de réflexion qui est tout à fait factuel. On n’a même pas déterminé de nom. Pour nous on s’est dit qu’il faut que le changement se fasse. Alors, on se rencontre quand on peut, on discute, quand on voit quelqu’un qui passe sur les réseaux sociaux et qui explique la situation, on l’interpelle, on lui demande de s’associer à nous, de discuter, d’exposer sur un thème qui nous tient à cœur. C’est ce que nous avons fait ici, aujourd’hui…»
A l’issue de la conférence, une phrase célèbre m’est revenue à l’esprit :
« L’enfer c’est les autres ».
Pourquoi ?
Quand on tape cette phrase dans Google, voici la réponse qui apparaît :
« Cette citation est une des plus fameuses de Jean-Paul Sartre. Elle achève la pièce de théâtre Huis Clos, écrite en 1943. Huis Clos relate l’arrivée de trois personnages en enfer. Deux femmes et un homme cherchant à comprendre ce qui a pu les y conduire et quel est leur châtiment. Ils comprennent rapidement qu’il n’y a pas de bourreau, car chacun des deux autres est le bourreau pour le troisième. Leur châtiment consiste à vivre pour l’éternité tous les trois, à coexister, à se détester et à se supporter. »
Moralité ?
En ce 21è siècle, au vu de l’évolution de la société humaine dans tous les domaines, est-il nécessaire d’essayer d’inventer la roue ? Quand on est confronté à des problèmes en tant qu’individu ou en tant que communauté, il est désormais possible de trouver rapidement une solution : dans le grand savoir de l’humanité, et pour le cas particulier de la RD Congo auprès des journalistes congolais (ce que les organisateurs ont fait) des écrivains, historiens, penseurs, chercheurs nationaux…
En toute modestie, en avril 2003 j’avais écrit puis publié en 2007, un petit ouvrage de 62 pages intitulé : « Demain, le Congo … Comme l’Europe ? »
Ce petit livre d’éducation civique et développement comportait les chapitres suivants :
- Etat des lieux. Et dans le point 6 était :
- Le Congolais aujourd’hui,
- En Europe et en Amérique, une force qui s’ignore !
- Le verre du Congolais est à moitié vide,
- Égoïsme, chacun pour soi.
- Stratégies et actions.
- Financement et rentabilisation.
- Suffrage universel.
- Conclusion : Congo 2010, le Cinquantenaire.
Après cette conférence-débat, il est opportun de se poser cette double-question : Treize ans après sa publication, quelle avancée y a-t-il eu ? Pour que dans treize ans, les Congolais de la diaspora ne se repose encore cette question, que faire ?
Lire aussi:
VIENT DE PARAITRE: "DEMAIN, LE CONGO... COMME L'EUROPE?"
http://www.cheikfitanews.net/article-7317906.html
