Kinshasa, le 9 février 2021
Cheik FITA
Envoyé spécial de l’Info en Ligne des Congolais de Belgique
En un trimestre, il y a eu transfiguration du paysage politique congolais.
Une nouvelle opposition est née : le clan Kabila !
De l’apparemment timide Président Tshisekedi qui ne disposait d’aucun sénateur, n’avait qu’une poignée de députés et qui avait longuement marchandé avec son prédécesseur pour avoir une dizaine de ministres sur soixante, au Président qui a désormais tous les leviers du pouvoir entre les mains … Un changement radical.
Le changement a été si brusque que la plupart des kabilistes ne se sont rendus compte qu’ils étaient désormais dans l’opposition que bien après le coup de sifflet final : ils n’y avaient jamais pensé, ils n’y étaient pas préparés. Un peu comme le gars qui pense être seul dans la parcelle, sort tout nu en pleine nuit noire pour récupérer un habit au fil et qu’ éblouit un projecteur qui s’est soudain allumé. Sur le coup, il ne sait plus s’il faut cacher avec ses mains le devant ou le derrière.
Quel avenir pour les kabilistes ?
Responsables de différents maux dont des crimes économiques et parfois des crimes de sang pour un bon nombre, ce sera d’abord le sauve-qui-peut, chacun cherchant à s’assurer que son passé nébuleux ne le rattrapera pas.
Viendra ensuite la nécessité de donner un sens à son combat politique. Devenir opposant!
Opposant ? Qu’est-ce d’abord ?
Opposant à quoi ?
Opposant pour revendiquer quoi ?
Opposant afin de retourner au pouvoir ? Pourquoi ? Pour quoi faire ?
Reprendre le même vocabulaire revendicatif que l’actuel pouvoir utilisait jadis ?
Se ranger derrière Kabila ou trouver un autre leader ?
Opposant pour quelle finalité ?
Avec quels moyens ?
Et surtout comment survivre sans les mamelles de l’Etat ?
Et pour combien de temps ?
Pas trente sept ans quand même !
La migration massive des kabilistes vers l’USN est un message : ou un grand nombre de politiciens étaient derrière Kabila par opportunisme, ou le kabilisme n’était pas une idéologie suffisamment forte pour retenir les adhérents.
Le kabilisme survivra-t-il ou pas ?
Prochaine épreuve : les élections de 2023.