L’UROME, Union Royale Belge pour les Pays d’Outre-Mer a organisé la deuxième des quatre conférences qu’elle a prévues dans le cadre du cinquantenaire de la RD Congo. Deux orateurs autour du thème : Evolution de l’organisation politique et administrative du Congo.
Date : mardi 2 mars 2010 en soirée.
Lieu : La Maison Africaine, rue d’Alsace-Lorraine 33, à Ixelles.
Orateurs : Louis De Clerck et Benoît. T. Kapia Tshibwabwa.
Modérateur : André Schorochoff
Louis De Clerck, ancien Administrateur territorial au Congo belge, ancien Magistrat au Burundi et Ambassadeur honoraire a planché sur la période coloniale.
Benoît. T. Kapia Tshibwabwa, ancien Secrétaire général du Ministère de la Culture et des Arts, ancien Gouverneur du Kasaï Occidental et ancien Conseiller au Cabinet du Président de la République, Joseph Kabila a parlé de la période allant de 1960 à nos jours.
Durant la période coloniale, la Belgique avait mis en place chez nous une organisation politique et administrative inspirée de l’organisation belge de l’époque, avec déjà une longue culture de la démocratie à la base.
Coup de projecteur très intéressant pour pouvoir jauger ce que nous avons comme organisation, cinquante ans après l’indépendance !
Quelles ont été les performances de la RD Congo en matière d’organisation politico-administrative ? A propos de la constitution par exemple, monsieur Tshibwabwa a répondu à cela dans cet extrait de sa communication :
« En cinquante ans d’indépendance, la RD Congo a battu tous les records d’instabilité et a consommé 11 constitutions au total, soit une moyenne d’au moins deux constitutions tous les cinq ans : *De 1960 à 1967, deux constitutions. La loi fondamentale du 19 mai 1960 relatives aux structures du Congo et La constitution du 1er août 1964, appelée constitution de Luluabourg. C’est cette constitution qui a donné la dénomination : « République Démocratique du Congo » à notre pays. *Du 24 juin 1967 au 5 juillet 1990, trois constitutions révisées pratiquement suivant l’humeur du Maréchal ( 24 juin 1967 et 15 août 1974, Ier janvier 1983 et la dernière constitution de la 2ème République est celle résultant de la loi controversée du 5 juillet 1990, lors du démarrage du processus démocratique).*De 1992 à 2003, l’organisation de l’exercice du pouvoir pendant la période de la transition a été régie par 5 constitutions successives ( 3 lors de la première partie de la transition et 2 durant le pouvoir Afdl et 1+4) . *En 2006, il s’est agi de la onzième constitution de la RD Congo, la loi fondamentale élaborée par les Belges comprise et la deuxième qui a été adoptée par référendum, après celle de Luluabourg en 1964.
Les conditions dans quelles conditions ce référendum s’est déroulé avaient soulevé des critiques virulentes des constitutionnalistes et autres politologues »
Des deux communications ainsi que du débat, il est apparu que le développement ne peut se concevoir sans une organisation minimale à la base.
En matière d’organisation à la base, où en sommes-nous ?
Les derniers élus à la base l’ont été en 1988, du temps de Mobutu. 22 ans déjà. Demandez-vous alors, qui aujourd’hui, est bourgmestre en RD Congo, sur quelle base, à qui rend-t-il compte ? Qu’est-il advenu des conseils communaux ? Comment le citoyen participe-t-il à la gestion de sa commune ?
Pourtant, lors des élections de 2006 encensées par le monde entier, les politiciens congolais et leurs mentors occidentaux, au mépris des accords de Sun city, ont gommé les élections locales, les plus importantes…Jusqu’à ce jour !
Nous avons demandé l’avis des deux conférenciers sur cette entorse. Ci-dessous, la vidéo de leur réponse, et des vidéos d’extraits de leurs communications.
Cheik FITA
Bruxelles, le 4 mars 2010