Février 1979. Les artistes du Théâtre Orcan de Kolwezi, après un spectacle au Bâtiment du 30 Juin à Lubumbashi
NPM. Tshimanga Skive, Jimmy, Kaniki Lumanda, Tshibangu Cléophas, Cheik Fita, Mme Kazadi Mwanabut, Jacob Bingwa, Mme Kalenda, Mutombo Mpongo Laurent, Lumanu Kitenge, Mpunga Mpung, Adalbert, Serge Dibwe.
Il y a trente quatre ans jour pour jour, le samedi 13 mai 1978, la ville minière congolaise de Kolwezi au sud du Katanga, se réveillait sous les tirs de balles et des coups de mortiers.
Des rebelles venaient de prendre la ville. Durant six jours, la population congolaise et expatriée vécut cloîtrée chez elle, sans électricité ni eau courante.
Le régime de Mobutu chancela.
Des armées étrangères vinrent au secours du régime : marocaines, françaises, belges, sénégalaises et ivoiriennes.
Des mines et usines de Kolwezi, étaient extraites puis raffinées l’essentiel des 400.000 tonnes de cuivre, ainsi que du cobalt, dont la vente constituait le gros du budget de l’état à l’époque.
Quelques mois plus tard, Mobutu amorça une légère ouverture démocratique avec des élections législatives puis communales.
Nous avions vécu cette guerre. À la lumière d’une bougie et caché sous le lit, nous débutâmes la rédaction d’une pièce de théâtre : « Moins homme » dite « la guerre de Kolwezi ».
À partir de septembre de la même année, la pièce fut montée et jouée durant des mois dans différentes salles du Katanga, par le Théâtre Orcan d’abord, puis par le Théâtre africain des Muses quelques années plus tard, à Kinshasa et même en direct à la télévision nationale.
En 1979, « Moins homme » avait été l’unique pièce zaïroise, parmi les douze pièces finalistes du concours théâtral radiophonique de Radio France. Elle fut diffusée sur toutes les radios francophones d’Afrique et des Caraïbes.
Durant cet été 2012, « Moins Homme » sera publiée.
En témoignage d’un moment clé de l’histoire de notre pays, et en hommage à ceux qui, blancs et noirs, avaient perdu la vie pour des enjeux qui le dépassaient, comme hélas, c’est le cas aujourd’hui, à l’Est de la RD Congo.
Cheik Fita
Bruxeles, le 13 mai 2012