Sur initiative de l'association MOCPADICO, il a été organisé le samedi 13 novembre 2010 de 16h30 à 19h00 à Rotterdam en Hollande, un culte en soutien à la famille d'Armand Tungulu.
Maman Philo Nzomina, la veuve d'Armand Tungulu ainsi que ses enfants n'étaient pas là. Mais des représentants de mouvements congolais de Belgique ont fait le déplacement.
L'ouverture de la cérémonie a été faite par Placide de Jésus, initiateur de la manifestation qui a expliqué le sens de cette manifestation. (écouter la vidéo en dessous)
Il a ensuite donné la parole au Pasteur Fwamba. Celui-ci a insisté sur la force du pouvoir divin pour celui qui prie et croit.
Les représentants de mouvements venus de Bruxelles se sont à leur tour succédés au micro. Une constante dans leur communication: L'union est divine, la division est satanique. Mais surtout, la conversion des cœurs: humilité, sincérité envers autrui et envers soi-même: On aura beau afficher toutes les suffisances, au fond de son cœur, on sait qu'on est fautif. Et si l'on peut tromper les hommes, on ne peut tromper Dieu. Donc, nécessité de conversion des coeurs dans le chef de chacun de nous.
Paul Nsapu, secrétaire général de la FIDH sera le dernier à intervenir.
Après avoir informé l'assistance que la ligue belge des droits de l'Homme travaillait dans le sens de la promesse faite à la veuve d'Armand Tungulu à savoir, impliquer et interpeller l'exécutif belge, le défenseur des droits de l'Homme abondera dans le même sens que ses prédécesseurs: nécessité de l'unité, de l'organisation et par ricochet de mobiliser des fonds pour le travail de lutte pour un changement positif au Congo.
La prière de la fin sera dite par le pasteur Carlos Mbuyamba avec deux objectifs: donner la force de résisterà la veuve, et obtenir la libération du corps d'Armand Tungulu.
Pour rappel, Armand Tungulu avait été arrêté à Kinshasa le mercredi 29 septembre 2010 par la garde du Président Kabila. Motif: avoir lancé deux pierres sur le véhicule présidentiel.
Quelques jours plus tard, le procureur général de la république annonçait la mort d'Armand Tungulu au cachot, «par pendaison!»
Aujourd'hui, quarante jours après ce triste événement, aucun élément concret n'est venu confirmer cette version officielle. Personne n'a encore vu le corps, aucune photo ni d'Armand décédé, ni du lieu de son décès n'ont été diffusées par la RD Congo.
La veuve et les enfants attendent ainsi toujours le corps du défunt pour l'enterrer dignement et clôturer ainsi le deuil. Situation de torture morale insoutenable.
D'où cette ordonnance prise le 11 octobre dernier par un juge belge sommant la RD Congo de restituer le corps à la famille sous peine d'astreintes financières de 25.000 € par jour de retard.
La première audience suite à une opposition de la RD Congo ayant eu lieu le mercredi 10 novembre 2010, la seconde aura lieu le lundi 29 novembre. La partie congolaise daignera enfin, nous l'espérons, éclaircir les causes de la mort d'Armand ou mieux, restituer enfin le corps à la veuve et aux orphelines.
La rencontre de Rotterdam a été une occasion pour rappeler une énième fois, cette criante violation des droits de l'Homme: la détention par l'État congolais de la dépouille mortelle d'une personne décédée dans des installations officielles. Et les différentes personnes et associations de Belgique impliquées dans ce bras de fer avec le pouvoir de Kinshasa ont affiché à Rotterdam une grande unité pour l'aboutissement de leur combat.
Cheik FITA
Rotterdam, le 13 novembre 2010