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Bruxelles, dernier hommage à Kasongo Dibwe Fita Benjamin

Bruxelles, dernier hommage à Kasongo Dibwe Fita Benjamin

Vendredi 15 septembre 2017 à 19h30, a eu lieu à Bruxelles à la paroisse Saint Charles de Molenbeek-Saint-Jean, une messe en mémoire Kasongo Dibwe Fita Benjamin, frère de Cheik FITA.

Officiée par l'abbé Gilbert Yamba, la messe a réuni plusieurs personnes : amis et frères dont certains venus très loin, de la RD Congo le matin même, de province, de France.

Dans son homélie, l'abbé Gilbert Yamba a d'abord rappelé le sens de la mort dans la vie de l'homme et le comportement que celui-ci devrait adopter.

Il a ensuite parlé des vertus du disparu : la recherche de l'excellence, l'altruisme.

Recherche de l'excellence : il y a 41 ans, Kasongo Dibwe Fita Benjamin avait quitté son Katanga natal pour aller étudier à Kinshasa la capitale, une discipline que beaucoup de gens ne viennent de découvrir qu'il y a une dizaine d'années : l'informatique.

Altruisme : penser aux autres, faire du bien aux autres dans la société congolaise d'aujourd'hui est une vertu rare.

Avant la bénédiction finale, Cheik FITA a lu un hommage à son frère, par moments avec une voix tremblotante suite au choc et à l'émotion, et à d'autres moments, obligé de marquer une petite pause pour essuyer une larme ou retrouver une voix moins émotive.

Les participants se sont enfin retrouvés dans une salle de la paroisse pour partager un verre et un un léger repas.

 

Remerciements à tous ceux qui ont permis la réussite de la rencontre

Chorale : Malu Efekele et ses choristes

Photos : Farel ND.

Vidéo : Gérard Kanabasawo

maître de cérémonies : Ngoy Mitch

Intendance : Joël K. et Paguy K., Giscard K.

Restauration : Cora, Laurette, Patricia, Marice, Sara.

 

 

Bruxelles, dernier hommage à Kasongo Dibwe Fita Benjamin

Document

Oraison funèbre En hommage à Kasongo Dibwe Fita Benjamin, mon frère.

 

Il n'y a pas moment plus douloureux que celui où l'on doit se séparer à jamais avec un être qu'on aime,

un être qui a fait partie de votre vie durant des années, des décennies au point qu'il faisait désormais partie de vous-même.

Un fait particulier a caractérisé mon frère : il a eu plusieurs « noms ».

À sa naissance à Shinkolobwe, nos parents lui ont donné le nom de Kasongo Benjamin. Kasongo, le nom du frère cadet de notre père Dibwe Crispin.

Oui, mon frère et moi, nous sommes nés à Shinkolobwe. Ville qui est entrée dans l'histoire du monde grâce à l'Uranium qui y avait été extrait par notre ancienne métropole, vendu aux américains pour fabriquer la bombe qui fut à la base de la fin de la deuxième guerre mondiale.

Mon frère a eu plusieurs pans dans sa vie, et plusieurs noms :

Si ses enfants l'appellent papa en ce jour triste,

Ses neveux et nièces tonton ou papa aussi, comme cela est de coutume chez nous,

Ceux qui ont grandi avec lui l'appellent jusqu'aujourd'hui Benja,

Ceux qui l'ont connu durant ses études supérieures à Kinshasa entre 1977 et 1980, ses cousines et cousins de Kinshasa l'appelaient Fifi, Prince Fifi, ou Ya Fifi.

Ses jeunes frères l'appelaient Casina.

Lors du recours à l'authenticité, il s’appellera Kasongo Dibwe Fita. Après 1997, Benjamin reviendra aussi tôt.

Que peut-on retenir de la vie de Benjamin ?

Durant ses études primaires dans différentes cité minières : Kambove, Fungurume, Panda et finalement Musonoie à Kolwezi, il a été un écolier très brillant : souvent 1er de la classe, rarement au-delà de la troisième place. Au point qu'à l'obtention de son certificat d'études primaires, il allât étudier dans l'une des écoles secondaires les plus prisées de Kolwezi : l' école technique de Mutoshi.

Après deux ans, il va dans une école privée où il obtient son brevet du cycle d'orientation et s'inscrit par la suite au collège Jean 23 de Kolwezi, actuellement Institut du Lualaba. Là, il obtient son diplôme d'état.

Il fait deux années de travail civil en tant qu'enseignant dans une école primaire de la commune de Manika à Kolwezi.

Et là, ses écoliers l'appelaient : « citoyen », en réalité prononcé « stwa-un. »

En 1977, il s'envole pour Kinshasa. Ses anciens condisciples vont étudier le droit ou la médecine, lui va étudier une discipline dont le nom était encore inconnu à l'époque : « l'Informatique ».

De retour au Katanga, il entre à la Gécamines comme stagiaire d'abord, puis engagé comme informaticien.

Et là, il poursuivra une carrière ininterrompue jusqu'à ce jour, gravissant progressivement différents échelons.

Mon frère Benjamin a eu une vie familiale dont sont issus six enfants avec sa tendre épouse Mama Stella. C'est elle qui samedi 9 septembre matin, toute en larmes, me contera les derniers moments de la vie de celui qu'elle appelait : « mon chéri ». Trois décennies de vie commune et d'amour, dans ce monde de grandes vicissitudes.

Benjamin et moi, nous avons vécu ensemble durant notre enfance, durant nos études primaires et durant nos études secondaires, périodes les plus porteuses d'émotion de la vie d'un homme.

Enfin, un fait rare que peu de gens savent :

Moi son grand frère je suis connu comme dramaturge et metteur en scène congolais.

Il y a 41 ans, Benjamin et une dizaine de ses amis de l'époque avaient joué un rôle unique dans cette carrière artistique :

ils avaient étaient acteurs de ma première pièce de théâtre, de ma première mise en scène, de la troupe Théâtre ORCAN que je venais de créer, et qui aura par la suite un succès national et international durant plusieurs décennies.

Qui avait fait 80 % du casting de cette première expérience théâtrale ? Benjamin.

Je lui en suis très reconnaissant, à lui et à tous ses amis de l'époque.

À 61 ans, le Très Haut a décidé de rappeler à lui mon frère Benjamin. J'ai mal qu'il n'ai pas vécu plus longtemps. J'ai très très mal.

Mais d'un autre côté je me dis : Benjamin a vécu, il a bien vécu, je suis fier de lui. Je suis fier d'être son frère, je suis fier pour tout ce qu'il a fait sur cette terre des hommes, pour les autres, car il était très altruiste, pour nous ses frères, sœurs , enfants, neveux, nièces et mêmes petits-fils, je suis fier qu'il ait pu rendre Maman Stella heureuse, épanouie.

Benjamin, en ce jour de séparation, au nom de toute la famille, je te le dis : nous t'aimons et nous t'aimerons toujours.

 

Jean, ton frère

Bruxelles, dernier hommage à Kasongo Dibwe Fita Benjamin
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