Dans le cadre de son émission « RD Congo 2015-2016, le compte à rebours » l’info en ligne des Congolais de Belgique a reçu deux cadres de l’UDPS résidant en Belgique afin de commenter les dernières évolutions de la situation politique en RD Congo et tout particulièrement le dialogue entre le pouvoir et l’opposition.
En acceptant de dialoguer avec le camp qui lui avait volé les élections en 2011,dans quelle logique la position de l’UDPS s’inscrit-elle ? Est-ce une trahison du peuple Congolais ou une attitude responsable d’un parti dans lequel des millions de congolais placent leur espoir?
Me Papis Tshimpangila, avocat-conseil de l’UDPS et Me Jean De Dieu Nguadi, représentant adjoint de l’UDPS Belux ont répondu sans détour aux questions.
Avant toutes choses, les deux avocats ont tenu à recadrer les choses. Beaucoup de gens parlent de l’UDPS sans la connaître.
Pour les deux hommes de droit :
- L’UDPS est un parti constant dont le combat s’inscrit dans la droite ligne de l’instauration d’un état de droit.
- L’UDPS met au centre de ses actions, de ses préoccupations et de ses prises de position l’intérêt supérieur de la nation et le bonheur des millions des Congolais et ne fonctionne pas en termes de positionnement politique ni d’opportunisme.
- L’UDPS est un parti qui prône la non-violence et privilégie toujours cette voie, celle en fait du dialogue.
- Le long combat de l’UDPS face aux différentes dictatures qui se sont succédé en RD Congo n’a pas d’égal et il continue. Ce combat avait été couronné par la victoire du Président Tshisekedi en 2011. et c’est ce hold-up électoral qui est à la base de la crise politique en RD Congo. Crise qui persiste encore, qui a conduit aux accords d’Addis-Abeba, accords qui ont alors préconisé le dialogue.
Me Nguadi et Me Tshimpangila ont également rappelé que bien avant l’arrivée de l’envoyé de monsieur Kabila au siège de l’UDPS, leur parti avait déjà transmis aux institutions de l’ONU une feuille de route pour la sortie de crise via un dialogue.
Ainsi, la prise de position d’une frange de l’opposition en disant non au dialogue, n’est pour les deux avocats et cadres de l’UDPS qu’un positionnement politique de bas étage.
Sans compter que durant les dernières années, ceux-ci se sont plusieurs fois contredit face à la problématique de ce même dialogue, disant oui un jour, et non le lendemain.
Et ironie de l’histoire, à l’issue du hold-up électoral, la plupart des membres du camp du non n’ont cessé de flirter avec les institutions du pouvoir de Kabila où ils siègent jusqu’à ce jour. Cela est pire qu’un court dialogue pour baliser le processus électoral en cours.
Face à des rumeurs du genre « Félix Tshisekedi veut être premier Ministre de Kabila », Me Tshimpangila a balayé cela du revers de la main, classant cela dans la catégorie de la campagne d’intoxication que certains politiciens mènent contre l’UDPS dans l’espoir de ternir son leadership sur l’échiquier politique congolais.
Enfin, Me Ngwadi et Me Tshimpangila ont affirmé que dialoguer avec l’ennemi est une politique préventive. Avant que l’alternance politique ne survienne d’ici fin 2016, il y aura beaucoup de secousses. L’UDPS n’a pas pour vocation de mettre le feu au pays. Et si d’aventure monsieur Kabila tentait soit des manœuvres dilatoires, soit de jouer au jusqu’auboutiste dans l’actuel processus électoral, les instances du parti adopteraient une position conséquente.
Ils marteleront: "A ce dialogue, l’UDPS n’est ni dans la voie de la compromission, ni dans celle de la complaisance, encore moins dans celle de l’inconstance."
Bruxelles, le 22 mai 2015
Cheik FITA