Lors de la marche du 28 août 2015 à Bruxelles, organisée par des Congolais « anti-dialogue », il y a eu des propos et des actes qui choquent la conscience, font froid dans le dos et interpellent : insultes, agressions verbales et physiques contre d’autres Congolais, coups et blessures, lynchage avec pierres et autres objets contondants, incitation à la haine tribale, appel au meurtre, apologie du crime…
Les vidéos pullulent sur Internet.
Avec le recul du temps, et les témoignages qui commencent à filtrer, il apparaît de plus en plus évident que ce n’est pas le fruit du hasard et que, quelque part, il y a eu un centre de conception, de planification et d’exécution de ces actes répréhensibles, punissables par la loi.
Plus grave, il y aurait eu même des contributions financières pour motiver et instrumentaliser certains jeunes manifestants, après leur avoir donné de quoi boire de l’alcool et se droguer.
Au stade actuel, il est important de ne pas faire de l’amalgame, de ne pas mettre tous les manifestants dans le même panier.
Car, la manifestation avait été autorisée. Et même si elle n’avait pas été autorisée, dans ce pays, le droit de manifester est garanti, le droit d’exprimer son opinion publiquement est tout aussi garanti.
Ceux qui ont manifesté ce jour-là du début à la fin étaient dans leur droit. Ce sont leurs convictions, et ils étaient nombreux.
Le problème est de savoir s’il y avait ou pas un noyau avec des intentions belliqueuses, préméditées.
Y a-t-il eu collusion entre certains manifestants et des anciens barons du régime de Mobutu ? Des anciens militaires ou membres de la police politique de Mobutu qui avaient fui l’AFDL, ont-ils été mis à contribution ?
Si tel est le cas, une sonnette d’alarme doit nécessairement être tirée.
Le lit du régime décadent actuel avait été fait par les barons de la deuxième république à cause de leur incompétence, leur égoïsme et leurs antivaleurs. Dix-huit ans après, certains ne semblent pas avoir changé ou sont nostalgiques.
La RD Congo de 2015-2016 attend autre chose : une vie de justice, de paix et d’amour pour l’autre et pour la patrie. On ne peut pas prétendre aimer sa patrie, et vouloir du mal à son compatriote.
Si l’esprit de la deuxième république de triste mémoire a plané à un moment sur cette manifestation du 28 août, il est grand temps de rectifier le tir.
Bruxelles, le 6 septembre 2015
Cheik FITA