Dans un communiqué commun diffusé le mardi 16 février 2016, l'Union Africaine, l'ONU, l'Union Européenne et l'Organisation de la Francophonie ont appelé la RD Congo à l'organisation « à bonne date » des élections.
Pourquoi ce communiqué et à ce moment ?
Depuis des mois, le régime de monsieur Joseph Kabila ne cesse de tergiverser pour fixer l'opinion quant à l'organisation des élections, multipliant manœuvres dilatoires et prétextes, il n'a émis aucun signal dans le sens du respect des échéances électorales. Intentions à peine cachées? Mettre le peuple congolais devant un fait accompli d'absence d'élections et se maintenir ainsi au pouvoir au-delà des délais constitutionnels!
Ce scénario pourrait-il marcher ?
Depuis janvier 2015, le peuple congolais est devenu très vigilent face à tout ce qui touche aux échéances électorales. Les slogans anti-Kabila dans les rues de Kinshasa lors des victoires des Léopards au CHAN Rwanda 2016 ont rappelé à l'attention de l'opinion un fait: Le peuple congolais était décidé à en découdre avec tous ceux qui voudraient se maintenir au pouvoir par la force au délà des échéances électorales.
Ainsi, lors du retour des Léopards champions d'Afrique, par peur pour son pouvoir, le régime de monsieur Kabila a préféré priver à la population l'occasion de faire exploser sa grande joie, que de courir le risque d'être noyé par la marrée humaine qui allait se déverser dans toutes les rues de la capitale.
Cette peur du régime Kabila, a sûrement décidé les organisations internationales à s'impliquer d'urgence dans la résolution de la crise politique actuelle du Congo avec un Président sortant qui ne veut pas partir et qui cherche par tous les moyens à se cramponner, même au prix du chaos ou d'une révolte populaire. Et de l'autre côté, un peuple gonflé à bloc et qui a déjà décidé de balayer le système s'il n'y a pas élections dans les délais, quitte à ce qu'il y ait des morts.
Une véritable bombe à retardement !
Si la RD Congo plonge dans l'anarchie, ce sera pour au moins deux décennies. Et Dieu seul sait ce que pourraient être les effets collatéraux sur toute l'Afrique centrale.
Le communiqué des organisations internationales est une action de politique préventive.
Oui, la solution pour la RD Congo en 2016, ce sont de bonnes élections dans les délais.
Cette surveillance internationale ne sera pas de trop.
Ci-dessous, ce communiqué.
Bruxelles, le 17 février 2016
Cheik FITA
Addis Abeba, New York, Bruxelles et Paris, le 16 février 2016 : L’Union africaine (UA), les Nations unies (NU), l’Union européenne (UE) et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) suivent avec attention la situation en République démocratique du Congo, particulièrement dans la perspective des prochaines élections prévues dans ce pays.
Les quatre organisations partenaires soulignent l’importance cruciale que revêtent ces scrutins, dont le déroulement dans les conditions requises de paix, de transparence, de régularité et à bonne date contribuera grandement à la consolidation des progrès enregistrés par la RDC depuis plus d’une décennie. Elles demandent instamment aux acteurs politiques congolais de ne ménager aucun effort, dans le cadre de la Constitution de leur pays, pour assurer la tenue réussie des élections, préserver la paix et approfondir la démocratie, y compris à travers un processus politique. Les quatre organisations soulignent à cet effet l’importance du dialogue et de la recherche d’un accord entre les acteurs politiques dans le respect de la démocratie et de l’Etat de droit.
Dans ce contexte, les quatre organisations partenaires, se référant à la désignation par l’UA d’un Envoyé spécial, en la personne de Monsieur Edem Kodjo, pour entreprendre des consultations sur le dialogue politique envisagé en RDC, exhortent l’ensemble des acteurs politiques congolais à lui apporter leur entière coopération. Elles rappellent que la décision prise par l’UA et les efforts que déploie l'Envoyé spécial sur le terrain s’inscrivent dans le cadre des instruments pertinents de l’UA, y compris la Charte africaine de la Démocratie, des Élections et de la Gouvernance.
Les quatre organisations partenaires s’engagent à coordonner étroitement leurs efforts en RDC, dans le respect de leurs principes et valeurs, notamment en ce qui concerne la promotion de la démocratie et de l’État de droit.