A l'initiative de RCK, « Résistants Combattants du Kongo » entre 400 et 500 personnes ont marché le samedi 9 avril 2016 du métro-Bourse de Paris à la place de la République pour dénoncer l'arrivée éventuelle du Président Joseph Kabila à Paris, le 21 du même mois.
Dès 14h00, les manifestants ont commencé à arriver. En attendant le début de la marche, plusieurs messages ont été donnés devant la Bourse par des délégués de différents pays : Gabon, Guadeloupe, Congo-Brazzaville, République Démocratique du Congo. La manifestation se voulait aussi une manifestation panafricaine, appelant tous les africains à l'unité afin de mieux résister face au néocolonialisme et à l'agressivité des multinationales.Preuve de ce panafricanisme, le grand nombre de drapeaux de pays africains, brandis par les manifestants.
La sortie du métro-Bourse n'a pas été choisie au hasard. Elle est en face de l'AFP, Agence France Presse. Selon Martin Sali, organisateur de la manifestation, il est reproché à cette agence la diffusion d'informations partisanes, au profit des dictateurs.
Les messages diffusés par mégaphone étaient très virulents contre certains Présidents africains, d'Afrique Centrale surtout.
Les orateurs s'en prenaient aussi au Président François Hollande de France. Il est considéré comme complice des Présidents africains dont la plupart ont eu une sorte de caution morale de sa part, pour se maintenir au pouvoir par des moyens peu orthodoxes. L'arrivée prochaine du Président Joseph Kabila est considérée comme une tentative pour ce dernier, d'obtenir un soutien de François Hollande pour violer la constitution et se maintenir au pouvoir, après son deuxième et dernier mandat. Pour les orateurs, surtout ceux de Congo-Brazzaville, Hollande a cautionné un hold-up électoral chez eux.
C'est vers 15h30 que la marche a commencé, précédée par des motos et des véhicules de la police, les manifestants occupant toute la chaussée, sur près de cent mètres.
Dans les slogans lancés durant la marche, différentes personnalités congolaises et différentes organisations politiques étaient qualifiés de suppôts du régime en place : Moïse Katumbi, Kengo Wa Dondo, Vital Kamerhe, la Dynamique de l'opposition, le Front citoyen 2016, le G7...
C'est à 18h00 que la manifestation a atteint son point de chute : la Place de la République. Durant plusieurs dizaines de minutes, les manifestants ont occupé la chaussée, interrompant ainsi la circulation et scandant : « Kabila dégage… Sassou dégage ».
C'est vers 19h30 que tout a pris fin.
Un incident à signaler. À mis parcours, il y a eu des engueulades dans la délégation du Congo-Brazzaville. Un manifestant a même failli se faire lyncher par ses compatriotes qui l'accusaient d'être un « collabo » au service de Clan Sassou, qui lui aurait remis de l'argent. Il n'a eu la vie sauve que grâce au service de sécurité interne qui l'a protégé avant qu'il ne soit pris en charge par la police.
Paris, le 9 avril 2016
Cheik FITA