Convoqué par le Président Jospeh Kabila, piloté par le facilitateur togolais Edem Kodjo, le « dialogue congolais » avait démarré avec pompe le 1er septembre 2016 dans l'espoir de se terminer le 14 du même mois, en ayant comme résultat, la solution pour la présidentielle de fin novembre 2016.
Qu'en est-il 38 jours après?
L'opinion nationale peut-elle être éclairée?
Pilote du « machin », le togolais Edem Kodjo ne devrait-il pas rapidement signer l'acte de décès de ce forum et rendre le tablier ?
Les compatriotes qui ont cru faire œuvre utile en allant participer à ce « dialogue », ne peuvent-ils pas de leur côté jeter l'éponge ?
Le constat est clair: ce forum prétendument sauveur de la Nation n'a toujours pas pris fin. Il est même devenu aphone. Oui, l'échec est là, patent.
Il n'y a pas de honte à reconnaître son échec, une évidence, à l'image de cette fille qui prétend ne pas être enceinte alors que chaque jour qui passe, son ventre enfle davantage.
Par ricochet, la CENI, Commission Électorale Nationale Indépendante, partie prenante au « dialogue », a raté son rendez-vous: le 19 septembre, elle aurait dû convoquer le corps électoral pour la présidentielle.
Face à cet échec du pseudo-dialogue, et face au mandat présidentiel finissant, tous ceux qui gardent encore une parcelle de pouvoir pour diriger la RD Congo en attendant fin décembre 2016, ne doivent-ils pas rapidement tirer les leçons de leur déconfiture et proposer rapidement une solution de sortie de crise, si possible sans eux ? Car leur mauvaise gouvernance, leur manque de vision, leur aventurisme et leur manque d'anticipation sont la cause de cette débâcle de la Nation Congo.
À 72 jours de la fin du deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila, la RD Congo se retrouve comme un bateau navigant à vue sur une mer agitée.
Il y a urgence, éviter le pourrissement, ne pas attendre le naufrage alors que soi-même, on ne sait même pas nager.
Conseillers des ministères, ministres, parlementaires, Président, assumez-vous. Il vous reste encore une petite portion de légitimité. Rentabilisez-là pour la nation. Des millions de Congolais vous regardent. Comme vous, ils voient tous cette fin de règne catastrophique, et aucun d'eux n'acceptera que vous l'emportiez au fond de l'eau. Évitez d'entrer dans la poubelle de l'histoire, et pour vous, et surtout pour votre progéniture qui ne vous pardonnera jamais de lui avoir plombé l'avenir.
Bruxelles, le 8 octobre 2016
Cheik FITA