Le 19 décembre 2016, le deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila à la tête de la RD Congo a pris fin. Entre le 20 et le 31 décembre, la RD Congo a vécu une période durant laquelle le Président sortant n'avait plus de légitimité. C'est ainsi que le 31 décembre, le clan Kabila et l'opposition ont signé un accord politique pour cogérer le pays durant la période de transition : de la fin du mandat de Mr Kabila à l'entrée en fonction du Président qui sera élu fin 2017.
Quinze jours après où en est-on ?
Le gouvernement de Mr Samy Badibanga qui tire sa légitimité d'un accord désormais caduc continue à fonctionner alors que du fait de l'accord du 31 décembre, il est de facto démissionnaire.
Au centre catholique inter-diocésain de Kinshasa, les négociateurs du clan Kabila font tout pour tirer les choses en longueur.
Au lieu d’accélérer l'application de l'accord politique, ils traînent les pieds dans la finalisation des décisions prises.
Leur petite idée ? Gagner du temps, pour que les élections n'aient pas lieu dans les délais.
En novembre 2011, après le hold-up électoral, le clan Kabila avait cru que cinq ans étaient une éternité. Hélas, le mandat prît fin. 10 mois ne sont donc pas non plus une éternité. Ils vont s'écouler et les élections finiront par être organisées. La pression extérieure et la pression intérieure sont telles que les nostalgiques du régime Kabila ne pourront résister.
Les négociateurs du clan Kabila qui sont nous supposons, des hommes politiques, devront bien se présenter devant les électeurs pour obtenir un mandat électif.
Déjà que le bilan du clan est catastrophique et sera pour les kabilistes comme un boulet aux pieds durant la campagne électorale, les négociateurs du clan Kabila s'offrent le luxe d' alourdir leur passif en retardant l'avènement des élections.
La présence de Joseph Kabila à la tête de la RD Congo au-delà du 19 décembre 2016 a été une pilule amère à avaler pour le peuple congolais.
Si cela ne dépendait que du peuple, le 19 décembre aurait été le début d'une période de révolte populaire qui aurait abouti au balayage du système Kabila. Presque tous les ingrédients étaient réunis.
Cette envie de se débarrasser du clan Kabila a-t-elle disparu de l'esprit du peuple ? Non.
À défaut de sa révolution qui a été étouffée, le peuple attend donc impatiemment les élections pour s'exprimer, et se choisir ses élus.
Le peuple n'est pas amnésique, le peuple n'est pas distrait, il sait qui fait quoi.
Les responsables des manœuvres actuelles pour retarder les élections répondront de leur mauvaise foi le moment venu, ils seront comptables devant l'électeur de tentative de sabotage de la transition.
Et dans les circonscriptions où ces pourfendeurs du processus électoral se présenteront, les électeurs pourront sanctionner dans les urnes ces délinquants politiques.
Bruxelles, le 15 janvier 2017
Cheik FITA