Lundi 3 avril 2017, la RD Congo et la ville de Kinshasa en particulier ont été paralysées suite au mot d'ordre de « ville morte » lancé par le « Rassemblement ».
Cela est-il un fait du hasard, ou le signe d'un ras-le-bol de la population congolaise précurseur d'actions plus fortes?
Du point de vue de la communication,
Le message du « Rassemblement » a été entendu par le peuple congolais, malgré que les médias officiels appelaient plutôt à « une vie normale ».
Du point de vue économique,
Les commerçants tant congolais, chinois que libanais ont préféré garder leurs établissements fermés.
Le secteur informel dont les marchés, les petites boutiques, les commerçants ambulants, a obéi au mot d'ordre du « Rassemblement ».
Quand la vie économique se fie à ce point au thermomètre politique, ce qu'il y a péril en la demeure.
Du point de vue social,
Les kinois qui vivent au jour le jour, ont préféré ne pas avoir à manger ce jour-là, pourvu que dans un avenir très proche, il y ait changement.
Un tel sacrifice est l'expression d'un grand raz-le-bol.
Du point de vue politique,
- Le peuple congolais semble avoir clairement choisi son camp : celui de l'application de l'accord de la Saint Sylvestre,
- Dans sa quête du changement et de l'alternance, le peuple congolais orphelin après la mort d’Étienne Tshisekedi, semble avoir choisi son nouveau leader : Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, Président du « Rassemblement ».
Comme il y a peu avec feu Etienne Tshisekedi, en RD Congo il y a aujourd'hui de nouveaux deux voix et deux voies: celle de Joseph Kabila ou celle de Félix Tshisekedi.
Joseph Kabila représentant le statu quo, Félix Tshisekedi représentant le changement, les aspirations du plus grand nombre.
La suite des événements politiques en RD Congo devrait être conforme à cela :
- Si les consultations qu'organise le Président Kabila engendrent une position conforme aux aspirations du peuple congolais, c'est-à-dire acceptée par le « Rassemblement » , il y aura application de l'accord du 31 décembre 2016, avec à la clé l'organisation des élections et enfin l'alternance à la tête du pays.
- Si le Président Joseph Kabila navigue à contre-courant, en tentant par exemple de ressusciter le Congrès totalement mort depuis février, il y aura cabrage de la population, la colère populaire montera, le peuple se radicalisera, et le 10 avril 2017, ce sont des millions de kinois en colère qui descendront dans la rue.
Des millions de Kinois en colère dans la rue, sous l'effet de groupe, peuvent marcher sur les sièges des institutions et en prendre possession.
Et… Bye bye Kabila !
Ce logiciel s'est apparemment bien installé dans la tête de millions et de millions des Congolais.
Ceci ne relève pas de la fiction, mais du possible.
Bruxelles, le 4 avril 2017
Cheik FITA