Depuis quelques temps à Bruxelles, il y a un léger frémissement dans l’action culturelle en direction du public africain par l’organisation des festivals.
Du mercredi 15 au samedi 18 août 2007 vient de se tenir à l’esplanade de l’Europe de Bruxelles la deuxième édition d’un festival consacré à la lutte contre le sida: STOP SIDA 2010.
Un mois plutôt, soit du 18 au 19 juillet, sous les très grands hangars des abattoirs d’Anderlecht, avait eu lieu la 2ème édition du festival Maïsha,
Le 7 juillet à la place du cinquantenaire. aurait dû être organisée la dixième édition du festival de paix .
Fin juin, soit le dimanche 24 juin 2007 à la porte de Namur dans le quartier Matonge d’Ixelles, c’était la septième édition du festival Matonge en couleur
Du 26 au 29 octobre 2006 au centre culturel Pole Nord, s’était tenue la quatrième édition du FIThA, festival international du théâtre africain.
Faut-il signaler que le 24 et 25 août il y aura le festival des jeunes dénommé « welcome to africa »black . Lieux : Théâtre Molière dans la galerie Porte de Namur, et le stade d’Ixelles.
Derrière toutes ces initiatives il y a des associations,: Libiki, Artisans de Paix, CultureK, Interface culture, Medes, Echos d’Afrique, groupe monyama. l’asbl , l’asbl MEDES, observatoire Ba Yaya…
Et derrière les noms d’associations, il y a des personnes : Dany Kanyeba, Marcel Nzundu, Francis Tombolo, Désiré Katompa, Kungu Luziamu, Martin Ekanda, Alice Mushobekwa, Elise Mabaya, Ngyesse Lazalo, Mireille Robert, Mitch Ngoy, Bawayi Bolokala, Ghislaine Molai, Maddy Tiembe… Tous d’origine congolaise.
Il sied de féliciter tous ceux qui jusqu’ici se sont investis dans l’organisation de ces festivals, souvent au détriment de leurs budgets familiaux et de leur temps. Ils ont réussi à obtenir des lieux très connus et susceptibles d’accueillir un grand nombre de spectateurs.
Devraient-ils continuer à tirer le diable par la queue alors que leurs manifestations ont lieu dans un pays où les moyens ne manquent pas ? Ne devraient-ils pas avoir l’ambition d’égaler les autres grands festivals de Bruxelles ou de Belgique tout court ?
Le public est là : les originaires d’Afrique dont un grand nombre de congolais. Il y a mieux : tous les belges friands de l’apport culturel de l’autre et sensibles à la chaleur de la culture africaine. Et ils sont des millions !
Un festival est une grosse machine qui nécessite non seulement la volonté, mais aussi et surtout, une équipe, des moyens financiers, des sponsors, l’appui des média. Et à la clé on peut alors espérer une forte participation du public. Le festival devenant ainsi un événement avec différentes retombées.
N’y a-t-il pas urgence pour une action fédérative de toutes ces énergies ?
Le centre culturel congolais de la culture de Bruxelles créé par le dernier congrès mondial des congolais vivant à l’étranger ne devrait-il pas prendre l’initiative de réunir les responsables de ces différents festivals afin de mettre sur pied une structure capable de faciliter pour ces différents festivals :
- l’harmonisation des programmes
- la mobilisation du public
- la recherche des fonds et des sponsors,
- la médiatisation
- l’invitation des groupes venant du continent
- la connexion de tous ces festivals dans des réseaux mondiaux ?
N’est-il pas temps que la culture africaine et congolaise en particulier s’adresse d’avantage aux belges, à travers des manifestations conçues et pilotées par des africains ?
Si le temps des « spécialistes » de l’Afrique semble révolu, le temps des africains spécialistes de l’Afrique est-il advenu ?
En même temps, nos productions ne devraient-elles pas sortir des clichés et du ghetto ?
Cheik FITA
Bruxelles, le 21 août 2007