L’AMCB, association des musiciens congolais de Belgique a organisé le vendredi 25 décembre 2009 un concert à Eden Parc, centre culturel et de loisir Acafrico
(15 rue Picard, 1000 Bruxelles), tenu par monsieur Khahuti Jean-Claude et madame Gethou Khahuti Ngalula.
L’affiche de la manifestation avait annoncé 20h30 comme heure de début. À 20h40, on pouvait déjà entendre les premières notes de musique de l’incomparable rumba congolaise.
Même si c’était pour le sound-check d'abord, un groupe d’artistes était là, chantant, au grand plaisir de quelques personnes ponctuelles, déjà présentes dans la salle.
Une demi-heure plus tard, les artistes entonnent la chanson « Tolingana » (aimons-nous). Il n’y avait pas meilleur thème pour l’entrée en matière, de la part des musiciens congolais.
Tout en écoutant la chanson, on ne pouvait s’empêcher de se poser un certain nombre de questions:
« Est-ce que nous nous aimons? Si nous nous aimons, nous devons aimer notre pays. Si nous aimions notre pays, celui-ci en serait-il là, au bas de l’échelle… » Sujets de réflexion et
d’interpellation.
Les choses sérieuses commencent avec l’entrée en scène de l’artiste Marcel Nzundu, artisan de paix. Il chantera « Bel avenir » (bel avenir pour un monde meilleur, pour l’Afrique, pour le Congo).
Puis « Kaka ngai Peuple» , « Mayi » , « No woman no cry: », « … Et en prévision des 50 ans de la RD Congo, il interprêtera « Indépendance cha cha ». Une chanson inusable qui rappelle
toujours un moment fort de notre histoire, tout en ramenant à l’esprit une question fort embarassante pour grand nombre de congolais: « Qu’avons-nous fait des cinquante ans
d’indépendance? »
Vers 22h30, Zicoman monte à son tour scène. Suivra toute la pléiade d’artistes.
C’est vers 23 heures que le public commence à arriver.
Selon notre confrère Pat Patoma qui a quitté les lieux vers 2h45 bien après nous, la salle était pleine à son départ, et le travail artistique de bonne facture.
Zicoman nous confiera en matinée du samedi 26:
"Les derniers spectateurs quitteront les lieux à contre-coeur vers 6 heures du matin."
Les musiciens congolais de Belgique avaient déjà relevé le défi de « l’union fait la force ». Ils viennent de relever un deuxième défi: celui de mettre à mal la fameuse « heure congolaise » qui
nous colle à la peau depuis des lustres. Aux autres musiciens congolais de suivre l’exemple, et au public de s'adapter.
Les musiciens congolais d’ici et surtout ceux du pays devraient tous s’inscrire dans cette voie, et même aller plus loin:
- devenir le fer de lance du changement des mentalités, passage obligé de tout changement au pays.
- Vivre de leur art. Cela leur permettra d’éviter le nauséabond noyautage des politiciens de tout bord.
Cheik FITA
Bruxelles, le 26 décembre 2009