Les pro-Kagame entrent dans le musée de l'automobile
Les opposants à Kagame
Monsieur Paul Kagame, Président du Rwanda a eu droit à deux accueils à Bruxelles, le samedi 4 décembre 2010.
Celui de ses compatriotes de la diaspora venus de Bruxelles et d’autres pays européens par cars, et celui de ses opposants venus dénoncer son régime.
Pour préparer l’arrivée du Président Paul Kagame, monsieur Ntwari Gérard l’ambassadeur du Rwanda avait diffusé une invitation où il invitait « … Les Rwandais d’Europe à venir rencontrer et s’entretenir avec le Président de la république du Rwanda, Son excellence Paul KAGAME, le samedi 04 décembre 2010 à partir de 13h.
« La rencontre aura lieu au Musée de l’Automobile dénommé : autoworld, à l’adresse : 11, Parc du cinquantenaire, 1000 Bruxelles.
Les Rwandais de Belgique sont invités à être présents en masse pour pouvoir accueillir, comme il se doit, leurs compatriotes venant de l’Europe.
« …Diffuser cette information au plus grand nombre. Venez nombreux accueillir notre Hôte de marque »
Le régime de monsieur Paul Kagame étant très impliqué dans la marche de notre pays depuis 1996, nous avons pensé qu’il était opportun d’assister à la rencontre.
A 12h45 en sortant du métro Merode, quelques Rwandais sortent aussi. A l’entrée du parc du cinquantenaire, une soixantaine de personnes sont là face à la police. Les opposants sans doute. Il neige et la température avoisine les -5°. Nous traversons le parc dont toute la pelouse est couverte de neige. Direction, la salle où doit avoir lieu la rencontre Kagame-Rwandais de la diaspora. Devant la salle, des cars venus de l’étranger, garés. Nous en voyons deux immatriculés en Hollande.
Dans le hall du bâtiment puis dans le couloir, deux longues files. Nous nous alignons aussi. Avant d’accéder à la grande salle où devrait avoir lieu la rencontre, des ceintures de sécurité. On est dirigé vers un service qui identifie chacun sur base de listes préétablies. Deux dames me suivent et causent en swahili. Elles se plaignent qu’il leur soit demandé de ne pas entrer avec des téléphones portables… quand j’arrive devant le préposé à l’identification, avant que je ne dise que je suis journaliste, un sujet rwandais de l’équipe de sécurité surgit et me dit : « Il n’y a pas de liste pour les journalistes. »
J’essaie de m’expliquer, en vain, et je me rends compte que d’autres agents de sécurité internes sont attentifs à notre conversation. Je rebrousse alors chemin. Ceux dont les noms figuraient sur les listes refont une autre file. Ils sont fouillés minutieusement par des rwandais, et leurs sacs passés au scanner.
Je rentre vers l’entrée du parc. Les opposants sont devenus plus nombreux et des slogans hostiles à monsieur Kagame sont entonnés. Des activistes congolais sont là : Alhongo Wilkhens, Josée Likembe, Dunia Sendwe, Marie-Claire, Patrick, Henry Muke…
Ils tenteront d’aller s’introduire sans succès. Seule Dunia parviendra à franchir l’étape d’identification. Mais au niveau du contrôle par scanner, elle sera arrêtée et expulsée sans ménagements : elle avait dans ses bagages des tracts anti-Kagame !
La manifestation des opposants rwandais durera jusqu’à la tombée de la nuit.
C’est seulement vers 17 heures qu’on nous informera que monsieur Kagame était enfin là : 4 heures après l’arrivée des premiers invités.
Ci-dessous les vidéos suivantes :
- L’entrée des rwandais dans la salle de réception,
- Notre djalelo national transformé par les opposants rwandais en « Djalelo, ééé, arrêtez Kagame »,
- Le témoignage d’Henry Muke suivi du récit pathétique de madame Dunia sur son expulsion de la salle.
- L’interview d’un des organisateurs.
Cheik FITA
Bruxelles, le 5 décembre 2010