Sous la pression de l’exécutif, mardi 5 mai 2015 au Burundi, pays voisin de la RD Congo, ce qui sert encore de cour constitutionnelle a validé la candidature de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat présidentiel. La constitution du Burundi n’autorise que deux mandats.
À partir de ce jour, Nkurunziza entre en rébellion contre la constitution de son pays, contre le peuple burundais. « Chassez le naturel, il revient au galop ». Pierre Nkunruziza redevient rebelle.
En réalité, Nkurunziza n’a jamais été démocrate. S’il était devenu démocrate, il aurait adopté les comportements des démocrates. Nkurunziza avait été rebelle, il est resté rebelle sous ses deux mandats, et il restera rebelle au cas où le peuple ne le chassait pas du pouvoir. Et le peuple du Burundi n’a plus d’autre option que de chasser Nkurunziza car, si d’aventure il se faisait « élire » après un simulacre d’élections, il sera pire qu’aujourd’hui, son masque étant définitivement tombé. Si Pierre Nkurunziza parvenait à se maintenir au pouvoir, après cet éventuel prochain mandat qu’il aura usurpé, sa soif de pouvoir ne s’éteindra pas. Bien au contraire. Il voudra plus, et encore plus… Si possible, jusqu’à la fin de sa vie, peut-être au pouvoir, peu importe le nombre de cadavres sur lequel il devra marcher pour se maintenir au pouvoir. Dans le cœur de Pierre Nkurunziza, il n’y a plus d’humanité, il n’y a plus de compassion. Son cœur est devenu de pierre, insensible à la mort de l’autre.
Aujourd’hui, le peuple burundais n’a plus d’autre option que de résister, de s’opposer à son président sortant, de le défenestrer du pouvoir.
Ne pas chasser Nkurunziza du pouvoir aujourd’hui pourrait entraîner des conséquences pour le Burundi dans les années à venir.
Il est encore possible d’éviter cela.
Aujourd’hui, le peuple burundais a besoin d’être soutenu dans son combat pour la démocratie. Demain, ce sera trop tard. Si ceux qui ont la possibilité de soutenir le peuple burundais aujourd’hui ne le font pas, qu’ils acceptent d’être considérés dans l’avenir comme complices de la mort de tous ceux qui tomberont désormais sous la machine répressive de monsieur Pierre Nkurunziza.
Bruxelles, le 6 mai 2015
Cheik FITA