Mercredi 2 septembre 2015, il s’est ouvert à La Haye au Pays Bas le procès l'affaire Le Procureur c. Bosco Ntaganda dit « Terminator » pour des crimes commis en Ituri entre 2002 et 2003 lors du conflit Hema-Lendu.
C’était devant la Chambre de première instance VI de la Cour pénale internationale, composée du juge président Robert Fremr, de la juge Kuniko Ozaki et du juge Chang-ho Chung.
Durant la première partie de l’audience consacrée au liminaire qui a eu lieu de 9h300 à la pause, il a été fait état de 18 chefs d’accusation qui ont été retenus contre Bosco Ntaganda « Terminator » et ce devant la Défense et les Représentants légaux des victimes.
La Procureurs Bensouda a déclaré dans son intervention que Bosco Ntaganda était le principal responsable de tous les crimes commis par l’UPC.
Le mode opératoire de l’UPC était le suivant:
Attaque des villages des non-Hema ciblés, (Lendu et non originaires)
Ratissage, chasse à l’homme,
Encerclement des villages,
Tirs sur les civils,
Capture, vols et tueries des civils,
Utilisation d’armes lourdes, d’armes blanches,
Pilonnage des villages autour de Bunia,
Chasse à l’homme, aux civils,
Viols à grande échelle, même sur des filles d’à peine 12 ans,
Ainsi, plus de 8.000 civils ont perdu leurs vies de Janvier 2002 à novembre 2003. Des milliers d’autres ont été chassés de leur maison.
Et le responsable : Commandant Bosco Ntaganda, cerveau du groupe. Responsable de la tuerie des civils, du pillage des biens, des églises…
Durant le procès, plusieurs témoins seront entendus.
Bosco Ntaganda n’est pas Hema, mais il y avait une alliance Hema-Tutsi, considérant que les deux venaient d’une lignée commune.
La procureure a promis que tous les éléments de preuves seront montrés : les registres des enfants enregistrés, les photos satellites…
Ainsi par exemple, le journal de bord de Ntaganda et sa position éminente montre qu’entre le
19 novembre 2002 et février 2003, plus 400 messages ont été transmis quotidiennement.
Bosco regardait ce registre tous les soirs quand il revenait du terrain.
80% des messages émanaient de Bosco Ntaganda.
Les messages étaient soit en français, soit en swahili. Les messages radio eux étaient en jargon militaire.
Bosco Ntaganda donnait les ordres, faisait les promotions, les changements, assurait l’achat des munitions, proposait les mesures disciplinaires, et ses ordres étaient exécutés.
Selon la Procureure, des militaires de l’UPC viendront corroborer ces faits.
Une deuxième séance a été prévue après la pause et le liminaires pourrait se poursuivre l’après-midi jusque vers 15h30.
Le début de la présentation des preuves de l'Accusation et la déposition du 1er témoin est programmé pour le 15 septembre 2015.
Bruxelles, le 2 septembre 2015
Cheik FITA