Au fur et à mesure que la RD Congo s’achemine vers le terme de la petite transition, fin obligée de la présence de Joseph Kabila à la tête du pays, on sent que le rapport de forces entre le clan Kabila et l’opposition bascule progressivement.
Illustration, le contenu du point de presse tenu le jeudi 10 août 2017 par le « Rassemblement » des forces politiques et sociales acquises au changement de la RD Congo.
Cette conférence de presse était « consacrée à l’évaluation de l’impact de son appel à la ville morte sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo, pour les journées du 08 et du 09 août 2017. »
Tout en se félicitant du démarrage de sa feuille de route, le « Rassemblement » a condamné la coupure des réseaux sociaux, ainsi que les pertes en vies humaines survenues le lundi 07 « Avec l’utilisation disproportionnée de la force publique à l’encontre des manifestants ».
Enfin le « Rassemblement » a annoncé la tenue de grands meetings populaires le dimanche 03 septembre 2017 à Kinshasa et dans toutes les provinces du pays.
Malgré qu’il a eu le renfort de quelques transfuges de l’opposition, que pourra faire le clan Kabila face à cette évolution de l’expression démocratique ? Interdire les meetings ? Déployer la police le jour de ces manifestations? Couper de nouveau Internet ?
La marge de manœuvre du tandem Kabila-Tshibala s’amenuise de plus en plus car, durant la même période, il lui faudra piloter le processus électoral et rendre compte au peuple de son avancement.
Le peuple congolais, le souverain primaire tend ses oreilles de plus en plus vers le « Rassemblement » que vers le chant des sirènes du pouvoir finissant qui n’a plus rien à proposer, au point d’oublier de désigner un dauphin du Président Joseph Kabila.
Ainsi, un des effets des deux villes mortes est l’impression perceptible que le pouvoir en RD Congo change progressivement de camp.
Bruxelles, le 11 août 2017
Cheik FITA