En parcourant le calendrier électoral de la CENI, on relèvera deux dates au mois de juin :
- Le 23 pour la convocation du corps électoral,
- Le 24 pour le début de dépôt des candidatures pour les élections provinciales.
Qu'est ce à dire ?
Quoique cahin-caha, le processus électoral va progressivement vers un point de non-retour.
S’ils veulent participer à ces élections, les partis politiques doivent se mettre en ordre de bataille c’est-à-dire :
- préparer la liste des candidats,
- et mobiliser les ressources financières tant pour le dépôt des candidatures que pour la campagne électorale elle-même qui est de fait dans la phase de pré-campagne.
Les élections auront-elles enfin bien lieu ?
En décembre 2016, il y aurait dû y avoir des élections. Mais le régime Kabila avait sabordé le processus électoral. Juste après, il y eut signature d’un accord avec l’opposition, et une transition Kabila-Opposition pour l’organisation des élections fin 2017.
Là encore, le clan Kabila fit le forcing pour se maintenir au pouvoir sans mandat, avec la complicité des transfuges de l’opposition, désormais sous sa botte et à sa solde.
L’ONU, les grandes puissances et la communauté internationale avaient accordé un sursis à Joseph Kabila pour qu’il organise les élections le 23 décembre 2018, puis s’en aller.
Avec la convocation du corps électoral, c’est un grand pas qui sera fait vers les élections.
Mais à voir les manœuvres du clan Kabila, la plupart des gens sont sceptiques. Ils ne voient pas les élections être organisées à la date prévue.
Pire, l’entêtement de la CENI à utiliser la « machine à voter » (machine à frauder pour le peuple) risque de créer des remous politiques dont personne ne peut deviner l’issue.
Seulement, et ce n’est pas un secret : Joseph Kabila ne veut pas partir du pouvoir, il cherchera à s’y cramponner par tous les moyens.
Faut-il alors participer à ces élections ou faut-il les boycotter ?
Au niveau de la communauté internationale, quelle que soit la nature des élections, une fois les résultats publiés, on prend acte.
Donc si Nangaa organise ses élections et que l’opposition les boycotte, malgré toutes les condamnations, les résultats publiés seront acceptées.
La vraie équation que l’opposition et le peuple congolais doivent résoudre c’est celle-ci :
- Comment participer à ces élections et faire mordre la poussière aux Kabilistes ?
- Si l’on l'on devait les boycotter, comment faire partir Kabila du pouvoir ?
Les partis politiques congolais doivent rivaliser d’ingéniosité et ne pas s’enfermer dans des slogans creux. En face d’eux, il y a de véritables ogres.
Bruxelles, le 4 juin 2018
Cheik FITA