Que peut attendre le peuple congolais du parlementaire actuel ?
Un proverbe millénaire et universel dit :« Si tu me donnes un poisson, je mangerai un jour, si tu m'apprends à pêcher, je mangerai toujours ».
Lors de son adresse à ses pairs le mercredi 24 avril 2019 avant sa prise de fonction, Mme Jeanine Mabunda la nouvelle Présidente de l'assemblée nationale congolaise a parlé du social des parlementaires. Ci-dessous un extrait :
« Le député est devenu l’interface social sur terrain, dans sa localité, dans la proximité de ses concitoyens : « matanga/deuil », cas de maladie d’un électeur, demande de secours d’un voisin du de quartier, le député est fortement sollicité, à mi-chemin entre l’assistant social, le conseiller des familles ou le confident des jeunes et parfois l’ingénieur-bâtisseur de tout un territoire. »
A quelle conclusion la nouvelle présidente de l'A.N. Arrive-t-elle ?
« Je solliciterai une conversation franche sur le sujet avec l’exécutif non pas pour «engraisser » le député mais me rassurer que le juste milieu est trouvé. »
En restant dans l'entendement du Mme Mabunda, nous dirons plutôt :
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Lorsqu'une famille est frappée par un deuil, à quels problèmes fait-elle face, comment l'état peut-il résoudre cela ?
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Quand un citoyen tombe malade, lui est-il aisé de se faire soigner ? Si non, que peut l'état ?
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Quand un voisin du quartier vient demander un secours au parlementaire, n'y a-t-il pas meilleure adresse ? Si non, que peut l'état ?
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Le député doit-il être l'assistant social, le conseiller des familles, ou le confident des jeunes et parfois l’ingénieur-bâtisseur de tout un territoire ? Si non, que devrait proposer l'état ?
Dans cet extrait, la nouvelle Présidente de l'assemblée nationale congolaise a non seulement dépeint l'héritage laissé au nouveau pouvoir, mais elle a en même temps mis le curseur à l'endroit où le prochain gouvernement devra commencer son job. Très bientôt, ce gouvernement passera devant le parlement. Si madame Mabunda veut éviter à ses collègues parlementaires de jouer dans la société congolaise ce rôle qui n'est pas le leur, le parlement devra jouer pleinement son vrai rôle.
Elle l'a aussi dit et nous citons : « l’Assemblée Nationale exerce, concurremment avec le Sénat, le pouvoir de voter les lois et de contrôler le Gouvernement, les entreprises publiques et les établissements et services publics. Aussi, toutes ces fonctions fondamentales d’un parlement sont capitales à la qualité de la gouvernance générale d’un pays. »
Au lieu de réduire les Congolais à l'état de mendiants chez les parlementaires, l'heure est venue de créer des emplois pour que chaque Congolais « se prenne en charge ».
Face aux problèmes des Congolais : pas d’emplâtre sur une jambe en bois.
Bruxelles, le 25 avril 2019
Cheik FITA